En pleines tensions avec l'Arabie Saoudite, Trump signe un méga deal de 4 milliards de dollars avec une compagnie du royaume

Par latribune.fr  |   |  526  mots
Le prévoit la construction sur 10 ans de « villas résidentielles Trump, un hôtel et un terrain de golf » sur une superficie de 3,5 millions de mètres carrés. (Crédits : BRIAN SNYDER)
Une société immobilière saoudienne s'est associée à l'organisation Trump pour développer un projet de golf et de résidences dans le sultanat d'Oman. Une annonce qui intervient dans un contexte de tensions entre l'administration de Joe Biden et les dirigeants du royaume du Golfe, le président américain refusant de discuter avec le prince héritier qu'il accuse de « prendre le parti de la Russie ».

4 milliards de dollars (3,87 milliards d'euros) : tel est le montant estimé du projet entre une filiale de la compagnie Dar Al Arkan Real Estate Development, cotée en Arabie saoudite, et le groupe hôtelier Trump. Selon un communiqué publié ce dimanche par la bourse de Ryad, il prévoit la construction sur 10 ans de « villas résidentielles Trump, un hôtel et un terrain de golf » sur une superficie de 3,5 millions de mètres carrés. Il est précisé que ce projet est développé avec le soutien des autorités du sultanat d'Oman.

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Tensions entre les États-Unis et l'Arabie Saoudite

Cette annonce intervient dans un contexte de tensions entre l'administration du président américain Joe Biden et les dirigeants du royaume du Golfe, notamment le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane. Les deux dirigeants n'ont d'ailleurs pas échangé ensemble au G20, organisé la semaine dernière en Indonésie.

Les relations entre le royaume saoudien et les États-Unis ont été mises à rude épreuve en octobre. Ce depuis que l'Opep+ - les 13 membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) menés par l'Arabie saoudite et leurs 10 partenaires conduits par la Russie - a décidé de réduire ses quotas de production, afin de soutenir les prix du brut qui étaient en train de baisser. De quoi entraîner une augmentation des cours et renflouer ainsi les caisses de la Russie, qui compte sur ses ventes d'hydrocarbures pour financer sa guerre en Ukraine.

Pour Joe Biden, le prince héritier a ainsi « pris le parti de la Russie ». Cette affaire a en tout cas tourné au fiasco diplomatique pour le président américain qui s'était déplacé en Arabie saoudite en juillet pour rencontrer Mohammed ben Salmane, après avoir pourtant juré, pendant sa campagne, de faire du royaume un "paria" à la suite du meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi dans le consulat du royaume à Istanbul.

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De bonnes relations sous Trump

À l'inverse, les relations entre les États-Unis et l'Arabie Saoudite étaient plus chaleureuses avec Donald Trump. Ce dernier, qui a annoncé mardi briguer un second mandat, avait réservé son premier voyage au royaume après sa prise de fonction en 2017. L'année suivante, le milliardaire républicain avait refusé de condamner le prince héritier après le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi.

D'anciens hauts responsables de l'administration Trump maintiennent d'ailleurs des liens étroits avec les Saoudiens. En octobre, le gendre de l'ancien président, Jared Kushner, et son ancien secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, avaient participé à un forum d'investisseurs dans la capitale saoudienne. La semaine dernière, le rapport d'une commission de la Chambre des représentants a révélé que l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis avaient dépensé des centaines de milliers de dollars dans un hôtel appartenant à Trump, lorsque ce dernier était en fonction.

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(Avec AFP)