Pétrole : en froid avec l'Arabie Saoudite, Joe Biden ne discutera pas avec le prince héritier au G20

La décision de l'Opep+ de réduire la production de baril de pétrole pour faire monter les prix à la hausse a déclenché la colère du président américain Joe Biden contre son allié saoudien. Mais le dirigeant veut rester prudent dans sa décision des sanctions à appliquer, c'est pourquoi il ne discutera pas avec le prince héritier Mohammen ben Salmane le mois prochain au G20.
(Crédits : TOM BRENNER)

Divorce en cours entre l'Arabie Saoudite et les États-Unis. La décision de l'Opep+ de baisser les quotas de production des barils de pétrole, qui devrait profiter financièrement à la Russie, a engendré à la colère du président Joe Biden contre son homologue saoudien, le prince hériter Mohammed ben Salmane (MBS), allié depuis plusieurs années.

« Le président a effectivement dit qu'il allait réévaluer nos relations avec l'Arabie saoudite parce qu'ils ont pris le parti de la Russie contre les intérêts du peuple américain », a déclaré le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, interrogé ce dimanche sur CNN au sujet des relations dégradées entre Ryad et Washington. Mais le dirigeant américain ne semble pas pressé de résoudre ce conflit diplomatique.

Fin de l'alliance entre l'Arabie Saoudite et les États-Unis ?

Et pour cause : le conseiller a précisé que Joe Biden « n'a aucune intention » de rencontrer MBS lors du sommet du G20 prévu le mois prochain en Indonésie. Une mesure de prudence avant tout. « Ce sont des relations qui se sont établies sur des décennies avec le soutien des deux partis", démocrate et républicain, a-t-il ajouté. « Le président n'agira donc pas dans la précipitation ».

La Maison Blanche voit dans le choix de Riyad de s'aligner sur Moscou en plein conflit en Ukraine la perte d'un allié. Si Joe Biden étudie encore toutes les options, certains élus au Congrès réclament des sanctions immédiates, comme la suspension des ventes d'armes à Riyad -scénario évoqué par Jake Sullivan- ou encore le retrait des troupes américaines stationnées sur le territoire saoudien. D'autres suggèrent d'attaquer l'Opep+ pour manipulation des cours, avec à la clé des sanctions à l'encontre des pays membres.

L'Arabie Saoudite s'affirme à l'international

Au delà de la question pétrolière, la décision de Riyad est vue par Washington comme la volonté de son homme fort, Mohammed ben Salmane, de s'émanciper de l'influence des Etats-Unis et d'une relation vieille de près de huit décennies, basée sur la garantie américaine d'assurer la sécurité du royaume en échange de l'approvisionnement du marché pétrolier.

Dans l'autre sens, la relation est plus complexe : si Biden peut se passer du pétrole saoudien -l'Arabie Saoudite exporte majoritairement vers l'Asie-, il a néanmoins besoin de cours du brut plus bas que leur niveau actuel. Il doit en effet reconstituer les stocks stratégiques dans lesquels il aura puisé 180 millions de barils cette année.

Avec sa décision de sabrer la production, Riyad sous la houlette de MBS affiche son ambition de jouer un rôle autre que celui de simple producteur de pétrole sur la scène internationale. Les pays de l'Opep+ (les 13 pays de l'Opep et 10 autres menés par la Russie) entendent garder leur influence sur l'évolution avec une part de plus de 52%. MBS a de son côté balayé toute polémique et affirmé qu'« il n'y pas d'agenda politique derrière cette décision », invoquant l'impérieux besoin d'investissements dans le secteur pour accroître à l'avenir les capacités de production et de raffinage qui restent aujourd'hui limitées en cas de pénurie.

En 2022, les pays membres de l'Opep devraient engranger 842 milliards de dollars de revenus -50% de revenus en plus qu'en 2021-, notamment car ils ont bénéficié de cours élevés et de volumes en hausse. Cette croissance devrait être moins en 2023 avec le retour de l'Iran sur le marché, mais, comme l'a démontré l'Arabie saoudite, l'Opep et ses partenaires de l'Opep+ sont prêts à réduire l'offre pour défendre leurs intérêts.

Commentaires 6
à écrit le 17/10/2022 à 0:15
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Pour se faire comprendre de toutes et de tous le président François Mitterrand disait " Le nationalisme c'est la guerre". Pour renouveler le répertoire, admettons simplement que les hydrocarbures c'est la guerre. Pourquoi la géothermie n'a toujours...

à écrit le 16/10/2022 à 21:35
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Ils ne sont pas fatigués de ce vieillard sénile ? Si ?

le 17/10/2022 à 9:36
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tous sont des ennemies les russes les chinois les francais et dans son pays les republicains dans une societe équilibré ont pense que celui ci est completement derangé et il souhaite dirige le monde

à écrit le 16/10/2022 à 21:27
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Ho mince âpres la russise, qu'il na pas muselée encore, il veut se faire la chine et l'Arabie ?

à écrit le 16/10/2022 à 21:15
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MBS se prépare à des réveils difficiles....mais peut être compte t'il sur son allié Russe ou Chinois ? pour se défendre. Le pétrole! Tous les maux de la Terre.

à écrit le 16/10/2022 à 19:19
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De toute évidence entre sénilité occidentale et autisme oriental le dialogue est futile...

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