Un répit pour le président américain, Joe Biden. Le locataire de la Maison Blanche a rapidement salué dans un communiqué l'accord bipartisan obtenu dimanche au Congrès sur un plafond de dépenses fédérales d'environ 1.600 milliards de dollars.
« L'accord nous rapproche un peu plus de l'évitement d'un "shutdown" inutile du gouvernement et de la protection des priorités nationales importantes », a applaudi Joe Biden. « Il rejette les coupes sombres dans les programmes sur lesquels comptent les familles qui travaillent dur, et ouvre la voie à l'adoption de projets de loi de financement pour l'ensemble de l'année qui répondent aux besoins du peuple américain et sont exempts de toute politique extrême ».
L'accord a été annoncé par le président républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, et les chefs de file démocrates du Congrès après des semaines de négociations. Il risque néanmoins d'irriter l'aile la plus à droite du groupe républicain à la Chambre des représentants, dont beaucoup ont insisté sur la nécessité de se serrer la ceinture sur le plan budgétaire.
Une augmentation des dépenses du Pentagone à hauteur de 886,3 milliards de dollars
Ce n'est donc pas encore tout à fait gagné et le temps presse pour que les partis rivaux au Congrès s'entendent sur les détails des dépenses et adoptent un texte avant la date limite du 19 janvier, date à laquelle certaines agences fédérales n'auront plus de financement.
Le compromis comprendrait une augmentation des dépenses du Pentagone à hauteur de 886,3 milliards de dollars, soit bien plus de 100 milliards de dollars au-delà du niveau de dépenses non militaires définies par les démocrates. « En garantissant les 772,7 milliards de dollars pour le financement discrétionnaire non lié à la défense, nous pouvons protéger les priorités nationales essentielles telles que les prestations aux anciens combattants, les soins de santé et l'aide nutritionnelle contre les réductions draconiennes souhaitées par les extrémistes de droite », ont mis en avant Chuck Schumer, chef de la majorité sénatoriale, et Hakeem Jeffries, chef du groupe démocrate à la Chambre des représentants, dans un communiqué commun. L'accord « ouvre la voie au Congrès pour qu'il agisse au cours des prochaines semaines afin de maintenir des priorités de financement importantes pour le peuple américain et d'éviter un 'shutdown' du gouvernement ».
Une paralysie budgétaire évitée de justesse en novembre
Mi-novembre, les Etats-Unis avaient évité de justesse une nouvelle paralysie budgétaire et s'étaient accordés quelques semaines de répit via un vote du Congrès. Une navigation à vue qui alertait alors les économistes. « Plus le gouvernement fonctionnera par des prolongations à court terme, moins il sera probable que le Congrès ne parvienne à un accord (...) pour l'année entière », avertissaient alors Alec Phillips et Tim Krupa, économistes pour Goldman Sachs.
Les dissensions au Congrès - entre républicains majoritaires à la Chambre et démocrates à la manœuvre au Sénat- sont telles que les élus étaient jusqu'alors incapables de voter des budgets d'un an, contrairement à ce que font la plupart des économies du monde. A la place, les Etats-Unis doivent se contenter d'une série de mini-budgets d'un ou deux mois.
(Avec AFP)