Evasion fiscale : les Panama Papers partiellement mis en ligne

Par latribune.fr  |   |  348  mots
Les quelque 11,5 millions de documents du cabinet Mossack Fonseca, dévoilés par une centaine de médias, avaient déjà révélé l'utilisation à grande échelle de sociétés offshore permettant de placer des actifs dans des territoires opaques et à très faible fiscalité.
Une base de données contenant quelque 200.000 noms d'entreprises et de particuliers a été ouverte au public sur la base des 11,5 millions de documents du cabinet panaméen Mossack Fonseca, qui ont révélé l'usage massif de sociétés-écrans à des fins d'évasion fiscale.

Les Panama Papers, à l'origine d'un retentissant scandale d'évasion fiscale mondial, ont été partiellement mis en ligne lundi 9 mai sur le site du Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ).

Il s'agit de la "plus importante publication sur les sociétés offshore et sur les personnes qui sont derrière elles", affirme dans un communiqué l'ICIJ, le collectif basé à Washington qui a coordonné l'enquête sur la fuite massive de documents du cabinet d'avocats panaméen Mossack Fonseca.

Une base de données contenant quelque 214.000 noms d'entreprises et de particuliers est désormais ouverte au public et lève le voile sur des sociétés-écrans domiciliées dans 21 paradis fiscaux, des Iles Vierges Britanniques à Hong Kong en passant par l'État américain du Nevada. Le nom de l'ancien ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, contraint à la démission en 2013 pour avoir dissimulé des comptes à l'étranger, apparaît notamment dans cette base de données qui dévoile le réseau de sociétés-écrans qu'il aurait créées aux Seychelles et au Panama pour couvrir ses traces.

Une mise en ligne pour permettre de nouvelles révélations ?

Dans un entretien à l'AFP, le directeur de l'ICIJ, Gerard Ryle, a expliqué que cette publication répondait à une exigence de "transparence", mais également au souhait de voir émerger d'autres révélations grâce à la contribution de la société civile.

L'ICIJ précise toutefois que seule une partie des 11,5 millions de documents des Panama Papers a été utilisée pour alimenter cette base de données en ligne, à laquelle le cabinet Mossack Fonseca a menacé de répondre en saisissant les tribunaux.

Depuis les premières révélations publiées début avril, les Panama Papers ont éclaboussé des chefs d'État en Argentine, Ukraine et Russie, mais également des stars du football (Lionel Messi) ou du cinéma (Pedro Almodovar), soulevant une onde de choc qui a contraint la communauté internationale à passer à l'action.

(Avec AFP)

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