Fraude fiscale : Christine Lagarde invite les multinationales à plus de transparence

Par latribune.fr  |   |  359  mots
"Ce qui pourrait être fait pour s'attaquer à ces problèmes c'est la transparence, la transparence sur les failles des législations (...), sur la localisation des activités des entreprises, la transparence sur le point de savoir où elles ont leurs différentes filiales et branches et où elles localisent leurs bénéfices", a détaillé Christine Lagarde.
Dimanche, la directrice générale du FMI Christine Lagarde a estimé que pousser les multinationales à la "transparence" permettrait de contrer les techniques d'évasion fiscale légales dont les pays pauvres "souffrent le plus".

La directrice générale du FMI Christine Lagarde a estimé dimanche que pousser les multinationales à la "transparence" pourrait permettre de contrer les techniques d'évasion fiscale légales dont les pays pauvres "souffrent le plus".

"Cela doit être un sujet d'inquiétude majeur", a déclaré la dirigeante à Washington alors que l'onde de choc du scandale des "Panama Papers" continue de se propager.

"Ce qui pourrait être fait pour s'attaquer à ces problèmes c'est la transparence, la transparence sur les failles des législations (...), sur la localisation des activités des entreprises, la transparence sur le point de savoir où elles ont leurs différentes filiales et branches et où elles localisent leurs bénéfices", a-t-elle détaillé.

Une actualité chargée

Le scandale des Panama Papers a indirectement remis en lumière les techniques utilisées par certaines grandes entreprises pour réduire leurs impôts en localisant artificiellement leurs bénéfices dans des territoires à faible fiscalité.

Selon Mme Lagarde, il y a à l'heure actuelle une "dynamique" qu'il faut "soutenir et qui doit être suivie par des résultats".

"Si on commence avec ça (...), on pourrait mettre au point des propositions. Nous sommes tout à fait prêts, au FMI, à proposer des changements", a-t-elle assuré en clôture de la réunion de printemps du FMI et de la Banque mondiale.

Selon un récent rapport d'Oxfam, les cinquante plus grandes entreprises américaines, dont Apple, Wal-Mart ou General Electric, ont mis à l'abri quelque 1.400 milliards de dollars entre 2008 et 2014 dans des paradis fiscaux afin de réduire leurs impôts.

Les pays en voie de développement souffrent

Christine Lagarde a rappelé que les pays en développement étaient les principales victimes de ces techniques légales qui les privent de ressources vitales.

"Ce sont les moins bien équipés, ceux qui dépendent le plus des taxes sur les bénéfices (...) et ce sont eux qui souffrent le plus de l'incroyable créativité et inventivité des grandes multinationales" en matière de comptabilité, a-t-elle assuré.

D'après la dirigeante, pousser les entreprises à la transparence pourrait être un premier pas vers de nouvelles réglementations.