Gaz : Nord Stream arrêté « complètement », l'Europe tremble

Par latribune.fr  |   |  365  mots
(Crédits : HANNIBAL HANSCHKE)
Le géant russe Gazprom a annoncé ce vendredi que le gazoduc Nord Stream, vital pour les livraisons en Europe, sera « complètement » à l'arrêt jusqu'à la réparation d'une turbine, alors qu'il devait reprendre du service samedi après une opération de maintenance.

Est-ce la fin de Nord Stream 1, ce gazoduc géant reliant la Russie et l'Europe en passant par la Baltique ? Après des mois de réductions progressives et inopinées des livraisons sur le Vieux continent, le géant russe Gazprom a finalement annoncé ce vendredi que l'infrastructure sera « complètement » arrêtée. Et ce, jusqu'à la réparation d'une turbine défectueuse, justifie la Russie - un argument régulièrement contesté par le gouvernement allemand notamment, qui accuse Moscou d'utiliser l'énergie comme « arme de guerre ».

Par le biais d'un communiqué, Gazprom a ainsi indiqué avoir découvert des "fuites d'huile" dans la fameuse turbine lors d'une opération de maintenance, qui avait entraîné une interruption de trois jours. « Jusqu'à la réparation (...) le transport du gaz via Nord Stream est complètement suspendu », a indiqué le groupe. Ce dernier a assuré avoir découvert ces problèmes techniques lors d'un contrôle technique effectué avec des représentants du groupe allemand Siemens, qui a fabriqué la turbine. Sur Telegram, le groupe a publié une photo montrant des câbles entourés d'un liquide brunâtre.

L'argument russe réfuté par les Européens

De quoi mettre à rude épreuve les nerfs des Européens, engagés dans une course contre la montre pour éviter une crise énergétique cet hiver. Très dépendants du gaz russe, ils accusent depuis plusieurs semaines le Kremlin de s'en servir comme d'un moyen de pression, ce que réfute Moscou.

Plus tôt dans la journée, le Kremlin avait affirmé que le fonctionnement du gazoduc Nord Stream était « menacé » par une pénurie de pièces de rechange en raison des sanctions visant Moscou pour son offensive en Ukraine.

La Russie affirme notamment que les sanctions empêchent la restitution d'une turbine Siemens qui avait été envoyée au Canada pour être réparée. L'Allemagne, où se trouve la turbine, assure au contraire que c'est Moscou qui bloque le retour de cette pièce-clé.

(Avec AFP)

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