Grèce : le Parlement vote une première loi contre la pauvreté

Par latribune.fr avec AFP  |   |  406  mots
Le texte prévoit la fourniture d'électricité gratuite, de bons d'alimentation, de transports et de soins gratuits pour les plus démunis.
Le parlement grec a voté mercredi les principes de la première loi du gouvernement Tsipras, visant à lutter contre l'urgence humanitaire. Selon la presse britannique, la Commission européenne aurait tenté de s'opposer à cette initiative "unilatérale".

Les pressions de Bruxelles n'ont pas arrêté l'exécutif et les députés grecs. Le gouvernement de gauche radicale d'Alexis Tsipras a en effet fait quand même adopter mercredi 18 mars par le parlement la première loi de sa mandature consacrée à un paquet de mesures sociales en faveur des plus démunis frappés par la crise.

La loi a été votée dans ses principes par les 149 députés Syriza et ses 13 alliés des Grecs indépendants, mais aussi par les partis conservateur Nouvelle Démocratie et socialiste Pasok. Le texte, qui prévoit la fourniture d'électricité gratuite, de bons d'alimentation, de transports et de soins gratuits pour les plus démunis, doit encore faire l'objet d'un vote article par article dans la journée.

"Pas peur"

Alors que les relations sont tendues entre Athènes et ses créanciers, qui cherchent un nouvel accord sur le déblocage de fonds à la Grèce, le Premier ministre grec Alexis Tsipras a livré un discours très offensif avant le vote de la loi.

"Certains technocrates essaient de nous effrayer avec des ultimatums", a déclaré le Premier ministre, selon lequel sa majorité élue le 25 janvier a dû affronter "50 jours de menaces". Il a affirmé que son gouvernement n'avait "pas peur".

"Certains nous ont demandé de geler ces lois, mais nous répondons en procédant au vote de ces lois", a-t-il renchéri.

Le gouvernement grec a vivement réagi depuis mardi soir à une information de presse selon laquelle le représentant de la Commission européenne au sein des créanciers, Declan Costello, a demandé des "consultations" avant le vote de loi. Faute de quoi, semblait dire Declan Costello, la Grèce agirait de manière "unilatérale".

"Nous ne sommes pas la continuité des gouvernements précédents"

"Nos partenaires commencent à nous connaître aussi et à savoir que nous ne sommes pas la continuité des gouvernements précédents, ils ont dû être déçus, c'est sûr", a noté Alexis Tsipras.

Le Premier ministre s'est dit toutefois "ouvert aux propositions à l'intérieur et l'extérieur du pays", et désireux de "respecter l'accord du 20 février" avec les créanciers, tout en mettant en garde:

"Nos partenaires doivent faire pareil".

Cet accord a prolongé de quatre mois l'aide financière à la Grèce mais le déblocage des fonds fait actuellement l'objet de difficiles tractations.