Guerre en Ukraine : réunion cruciale des Etats européens à Paris

Par latribune.fr  |   |  627  mots
Emmanuel Macron a invité ses homologues européens à l'Elysée pour une réunion de travail organisée à la hâte. (Crédits : Reuters)
La France doit accueillir une vingtaine de chefs d'Etat et de gouvernement ce lundi après midi pour redonner un nouveau souffle au soutien à l'Ukraine en guerre depuis deux ans.

La France veut réaffirmer son soutien à l'Ukraine sur la scène européenne. Deux ans jour pour jour après le début du conflit, Emmanuel Macron s'apprête à recevoir une vingtaine de chefs d'Etat et de gouvernement ce lundi 26 février au palais présidentiel. «Les participants réaffirmeront leur unité ainsi que leur détermination à faire échec à la guerre d'agression menée par la Russie en Ukraine »explique l'Elysée dans un communiqué.

Présent en visioconférence, le président ukrainien Volodymyr Zelensky devrait relancer un appel au soutien aux pays occidentaux face au régime militaire de Vladimir Poutine. Cette réunion cruciale « sera l'occasion de partager le constat de la situation de terrain, de la profonde déstabilisation causée par la Russie et de son agressivité renouvelée contre l'Ukraine et contre l'Europe ». A l'issue de cette conférence, le président français doit tenir un point presse en milieu de soirée après un dîner en présence des délégations étrangères. En pleine crise agricole, le chef de l'Etat français veut tenter de redorer son image après une déambulation chaotique au salon de l'Agriculture ce week-end.

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L'Ukraine en difficulté sur les fronts militaires et économiques

Après avoir résisté pendant plusieurs mois, l'armée ukrainienne traverse une passe difficile marquée par des concessions à l'armée russe. Le pays au 38 millions d'habitants doit faire face à un affrontement qui s'enlise. Plusieurs pays occidentaux ont réaffirmé leur soutien financier, militaire et logistique. Mais les livraisons d'armes tardent à arriver en territoire ukrainien. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a pressé à plusieurs reprises ces derniers jours ses alliés occidentaux de livrer l'assistance militaire plus rapidement, réclamant notamment des munitions, davantage de systèmes de défense aérienne et des avions de combat.

Sur le plan économique, la guerre a également provoqué de lourdes pertes en Ukraine. En 2022, le produit intérieur brut avait chuté de 30%. Et le gouvernement doit consacrer une très grande part des dépenses publiques à l'effort de guerre et l'industrie militaire au détriment des autres secteurs pourtant stratégiques pour l'économie. Ciblées par les bombardements russes, les infrastructures énergétiques sont fortement endommagées dans une grande partie du pays. D'après des estimations de la Banque mondiale, le coût de la reconstruction s'élèverait à 411 milliards de dollars.

 L'aide américaine bloquée au Congrès

Le gouvernement ukrainien attend de pied ferme l'aide américaine actuellement bloquée au Congrès. Une partie des Républicains outre-Atlantique appuient sur le frein pour accorder les 60 milliards de dollars promis par le président démocrate Joe Biden. Sans cette enveloppe importante, l'armée ukrainienne pourrait se retrouver en incapacité de financer l'effort de guerre indispensable pour tenir face aux forces militaires russes.

Ces derniers jours, les Occidentaux ont annoncé une nouvelle panoplie de sanctions contre le Kremlin pour tenter d'affaiblir le pouvoir poutinien et l'économie russe. Mais l'application des paquets de sanctions précédents a montré que leur efficacité était parfois loin d'être au rendez vous, en raison notamment de multiples possibilités de contournement. « Beaucoup de monde avait en tête au début de la guerre que les sanctions auraient un impact immédiat. Ce n'est pas le cas. Les sanctions ont un effet à moyen ou long terme », a confié une source bruxelloise à La Tribune.  Ce nouveau tour de vis attendu par les Ukrainiens pourrait encore mettre du temps à produire ses effets.

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