Hollande et Poutine s'accordent pour coordonner leur lutte contre Daech

Par latribune.fr  |   |  509  mots
"Le destin du président de la Syrie doit être à 100% entre les mains du peuple syrien. La seule armée capable de lutter contre Daech, c'est l'armée syrienne de Bachar al Assad", a réaffirmé le chef du Kremlin.
Les présidents français et russe se sont rencontrés jeudi à Moscou. S'ils ont convenu d'augmenter leurs échanges de renseignements pour être plus efficaces dans leurs frappes contre Daech en Syrie, ils ne sont pas parvenus à s'entendre sur l'avenir de Bachar al Assad.

Le voyage de François Hollande à Moscou a donné ses fruits. Le président français et son homologue russe, Vladimir Poutine, ont affirmé jeudi soir leur souhait commun d'intensifier les échanges de renseignements pour être plus efficaces dans leurs frappes contre Daech en Syrie.

Au terme d'un dîner de travail, les présidents russe et français sont convenus de combattre Daech en préservant les groupes armés locaux qui luttent contre l'Etat islamique. Jusque récemment, les Occidentaux accusaient Moscou de frapper les rebelles hostiles au président syrien Bachar al Assad.

La Russie contribuera à la formation d'une coalition antiterroriste très large

"Nous allons augmenter les échanges d'informations et les renseignements de toute nature, et notamment entre nos forces", a expliqué François Hollande devant la presse au Kremlin. "Les frappes contre Daech seront intensifiées et feront l'objet d'une coordination pour augmenter leur efficacité et notamment sur le transport du pétrole."

"Troisièmement, les forces luttant contre Daech et les groupes terroristes ne doivent pas être visés par nos avions, nous devons aller frapper les groupes terroristes et Daech", a-t-il ajouté.

Vladimir Poutine a de son côté indiqué que la Russie était prête à apporter "une contribution pratique à la formation d'une coalition antiterroriste très large, à savoir un front antiterroriste sous l'égide de l'Onu".

Poutine continue de soutenir Bachar al Assad

Sur le sort de Bachar al Assad, les positions n'ont pas avancé d'un iota, le président russe refusant toujours de se rallier à l'avis des Occidentaux qui considèrent le président syrien comme responsable de près de cinq ans de guerre civile et veulent le voir quitter le pouvoir.

"Le destin du président de la Syrie doit être à 100% entre les mains du peuple syrien. La seule armée capable de lutter contre Daech, c'est l'armée syrienne de Bachar al Assad", a dit le chef du Kremlin.

François Hollande a évoqué l'idée de confier les pouvoirs exécutifs à un gouvernement d'union nationale indépendant, le temps d'une transition conduisant vers des élections.

Marathon diplomatique

Moscou a constitué une étape importante du marathon diplomatique engagé par le président français pour tenter de concentrer le combat contre l'EI, tenu pour responsable des pires attentats jamais commis à Paris, qui ont fait 130 morts le 13 novembre. François Hollande a déjà été à Londres et Washington et a rencontré à l'Elysée Angela Merkel et Matteo Renzi. L'Allemagne a offert de participer aux missions de protection, de reconnaissance et de logistique aux opérations de lutte contre Daech en Syrie et en Irak.

Du côté ruse, en revanche, le ton est monté cette semaine entre Moscou et Ankara, membre de l'Otan, après la destruction d'un avion chasseur-bombardier russe abattu par les forces turques qui l'accusaient de violer leur espace aérien.

Vladimir Poutine et François Hollande se retrouveront lundi prochain pour l'ouverture de la conférence mondiale sur le climat, qui réunira quelque 140 chefs d'Etat et de gouvernement dans la capitale française.