Immigrés surqualifiés : les Etats-Unis perdent des milliards chaque année

Par Jean-Christophe Catalon  |   |  282  mots
La couleur de peau est également un facteur discriminant. L'étude démontrant que les asiatiques et les blancs rencontrent moins de difficultés pour trouver un emplois à la hauteur de leurs qualifications que les noirs et les hispaniques.
Contraints d'exercer des emplois en-dessous de leurs qualifications, les immigrés ne sont pas rémunérés à hauteur de leur compétence. Un manque à gagner de 10,2 milliards de dollars d'impôts pour les pouvoirs publics américains.

Diplômés de médecine ou d'une école d'ingénieur, ils sont pourtant chauffeurs de taxis ou serveurs. Aux Etats-Unis, près du quart des 7,6 millions d'immigrés détenteurs d'un diplôme universitaire étaient soit au chômage, soit à des postes qui ne requièrent pas de diplôme entre 2009 et 2013, selon une étude du Bureau du recensement américain décortiqué par Benchmark, l'équipe de data journalistes de Bloomberg.

Or, en exerçant une activité à la hauteur de leurs qualifications, les immigrés empocheraient 39,4 milliards de dollars de revenus en plus chaque année. Ainsi, ils devraient s'acquitter d'un total de 10,2 milliards de dollars d'impôts - 7,2 milliards au niveau fédéral et 3 milliards au niveau de leur Etat.

Des immigrés de plus en plus éduqués

Le phénomène ne touche pas que les immigrés. Environ deux américains sur dix sont également concernés par le chômage ou les emplois sous-qualifiés, malgré un CV fourni. Du côté des étrangers, la proportion est évidemment plus forte pour ceux diplômés d'un établissement de leur pays d'origine, ainsi que ceux dont la maîtrise de l'anglais n'est pas parfaite. La couleur de peau est également un facteur discriminant. L'étude démontrant que les asiatiques et les blancs rencontrent moins de difficultés que les noirs et les hispaniques.

Les chercheurs plaident pour une meilleure prise en compte de la situation par les pouvoirs publics car la part des nouveaux arrivants éduqués est de plus en plus importante. Entre 2011 et 2015, près de la moitié des immigrés adultes étaient détenteurs d'une licence, contre un tiers entre 2007 et 2009.