Inflation : la Chine épargnée jusqu'ici par l'envolée des prix

Par latribune.fr  |   |  583  mots
En août, l'indice des prix à la consommation (CPI) s'est inscrit en hausse de 2,5% sur un an, contre 2,7% le mois précédent. (Crédits : THOMAS WHITE)
Les prix à la consommation en Chine ont progressé en août à un rythme plus lent qu'attendu, malgré une vague de chaleur sans précédent dans le pays depuis des décennies et la résurgence de l'épidémie de Covid-19, montrent des données officielles publiées vendredi.

A l'inverse de nombreux autres pays, notamment en Europe et aux Etats-Unis, les prix en Chine restent modérés. En août, l'inflation est restée relativement stable, selon des données officielles publiées vendredi, et ce grâce à un tassement des prix de l'alimentaire, malgré une canicule qui a frappé le pays cet été et une reprise de l'épidémie de Covid-19.

 Ainsi, le mois dernier, l'indice des prix à la consommation (CPI) s'est inscrit en hausse de 2,5% sur un an, contre 2,7% le mois précédent, a annoncé le Bureau national des statistiques (BNS). C'est moins qu'attendu, des analystes interrogés par l'agence Bloomberg s'attendaient au contraire à une accélération de la hausse (+2,8%).

Le BNS explique cette tendance par la baisse des prix des matières premières sur les marchés internationaux, notamment le pétrole brut et les métaux non ferreux, ainsi que par la faible demande dans certaines industries en Chine. Ce ralentissement de l'indice des prix à la consommation s'explique aussi par une nouvelle baisse des prix des carburants en août.

Les autorités « ont travaillé dur pour surmonter les répercussions de l'épidémie et des conditions météorologiques extrêmes », s'est félicitée dans un communiqué Dong Lijuan, une statisticienne du BNS.

Pourtant les conditions n'étaient pas favorables. Des foyers de Covid-19 ont entraîné des confinements et des perturbations des chaînes logistiques. Une canicule d'ampleur inédite depuis plusieurs décennies a également perturbé la production agricole. Ces évènements n'ont cependant pas entraîné de hausses majeures des prix de l'alimentaire. Seule la viande de porc, la plus consommée en Chine, a connu une flambée (+22,4%), « en raison d'une base de comparaison faible » avec l'an dernier, souligne le BNS.

Plafond de 3%

Les analystes estiment que «l'inflation (...) restera sous le plafond de 3% » cette année, estime dans une note le cabinet Capital Economics. « L'inflation pourrait remonter si la situation épidémique s'améliore et fait augmenter la demande, mais elle sera probablement compensée par une baisse de l'inflation pour les carburants et l'alimentaire », souligne le cabinet. A titre de comparaison, l'inflation était en France de +5,8% en août sur un an ; et de 9,1% dans la zone euro.

Du côté de l'indice des prix à la production (PPI), qui mesure les prix des marchandises à la sortie des usines, l'inflation s'est nettement tassée le mois dernier, avec une progression de 2,3% sur un an, contre 4,2% en juillet. Ce niveau, un plus bas depuis février 2021, déjoue là encore les prévisions des analystes interrogés par Bloomberg (+3,2%).

Avec une inflation aussi faible, la Chine baisse ses taux à leur plus bas historique. Le 22 août, la Banque centrale chinoise a abaissé deux de ses taux d'intérêt de référence, une semaine après avoir fait de même pour plusieurs taux directeurs. Objectif : relancer l'économie qui tourne au ralenti en encourager les banques à accorder davantage de crédits à des taux plus avantageux.

Cette situation tranche avec celles des Etats-Unis et de l' Europe, où le taux d'inflation frôle les deux chiffres. Ce qui pousse les banque centrales à frapper fort pour tenter d'endiguer cette vague inflationniste. La BCE a décidé jeudi d'augmenter ses principaux taux directeurs de 0,75 point.

(Avec AFP)