L'Italie se dit prête à enfreindre les règles budgétaires de l'UE

Par Reuters  |   |  355  mots
Le vice-président du Conseil italien Matteo Salvini. (Crédits : Bernadett Szabo)
L'Italie est prête à outrepasser les règles budgétaires de l'Union européenne si cela est nécessaire pour stimuler l'emploi, a déclaré le vice-président du Conseil italien Matteo Salvini, ce mardi 14 mai.

L'Italie ne reculera devant rien pour lutter contre le chômage. Même à contourner les règles budgétaire édictées par l'Union européenne, selon le vice-président du Conseil italien Matteo Salvini. "Si nous devons enfreindre certaines limites, comme celle des 3% (du PIB comme plafond du déficit public annuel) ou des 130-140% (ratio entre la dette et le PIB), nous sommes prêts à le faire", a commenté Salvini.

"Nous sommes prêts à toutes les dépenses nécessaires pour parvenir à un taux de chômage de 5% et si quelqu'un à Bruxelles n'est pas content, ce n'est pas notre problème", a-t-il ajouté devant la presse. L'Italie et la Grèce sont les deux pays les plus endettés des Etats membres de la zone euro.

La Commission européenne fera le point en juin

L'Italie, dont le gouvernement eurosceptique a mis en oeuvre une politique budgétaire expansionniste sans guère d'effet sur la croissance à ce stade, a vu son ratio d'endettement passer de 131,4% du produit intérieur brut en 2017 à 132,2% en 2018. La Commission européenne s'était abstenue en décembre d'entamer une procédure disciplinaire à l'encontre de Rome mais elle tablait à l'époque sur un ratio d'endettement ramené à 131,1% en 2018.

La Commission fera un nouveau point sur la situation en juin au vu des données définitives d'Eurostat. Cette évaluation sera fondée sur ses propres prévisions, actualisées en mai, et sur les projections budgétaires de Rome pour les trois prochaines années qui doivent lui être soumises d'ici la fin avril.

La Ligue, parti d'extrême droite, dont Matteo Salvini est le chef de file marque le pas dans les intentions de vote à quelques jours des élections européennes, selon une série de sondages publiés la semaine dernière. Salvini espère transformer ce scrutin en succès électoral de son parti et plus largement des mouvements nationalistes et eurosceptiques en Europe. La Ligue a également besoin d'un succès pour des raisons intérieures : elle espère marginaliser le Mouvement 5 Etoiles (M5S), son partenaire au sein de la coalition gouvernementale au pouvoir en Italie.