La Chine enchaîne les mauvaises nouvelles économiques

Par latribune.fr avec AFP  |   |  499  mots
L'économie chinoise est confrontée à un net ralentissement en ce début d'année 2015.
Après des chiffres moroses de croissance et le creusement du déficit budgétaire pour relancer l'activité, la production industrielle, les ventes au détail et les investissements en capital fixe chinois chutent brutalement. Les yeux sont tournés vers la banque centrale qui devrait à nouveau baisser ses taux d'intérêt.

Les jours se suivent et les mauvaises nouvelles économiques s'amoncellent pour Pékin. Et les statistiques publiées mardi 10 mars marquent particulièrement ce refroidissement de l'activité. Selon les chiffres officiels, la production industrielle a ralenti brutalement en janvier et février, enregistrant son plus bas taux de progression depuis six ans.

La production industrielle a grimpé de 6,8%, sur janvier et février cumulés, par rapport à la période comparable de 2014, a indiqué le Bureau national des statistiques (BNS). C'est très en-deçà de la hausse de 7,9% sur un an constatée en décembre, et c'est sa plus faible progression depuis décembre 2008.

Ventes au détail au plus bas depuis 2006

Mais ce n'est pas la seule mauvaise nouvelle pour la Chine. Les ventes au détail ont également décéléré sur les deux premiers mois de 2015, grimpant de 10,7% sur un an, un plus bas depuis février 2006, suggérant un net tassement de la consommation des ménages. Elles avaient progressé de 11,9% en décembre.

De leur côté, les investissements en capital fixe, qui mesurent les investissements dans les infrastructures, ont gonflé de 13,9% sur la même période, tombant à un niveau plus vu depuis 13 ans. La baisse de rythme est criante après des croissances de 15,7% pour l'ensemble de 2014, et de près de 20% en 2013.

Croissance au plus bas depuis 25 ans

Les chiffres du BNS sont calculés sur deux mois pour lisser l'impact des longs congés du Nouvel an lunaire, débutés le 18 février cette année mais dès fin janvier en 2014, et pendant lesquels entreprises et usines ferment leurs portes.

Cette salve de statistiques décevantes n'en constitue pas moins un nouveau signal inquiétant pour la vigueur de l'économie chinoise, confrontée au refroidissement persistant du marché immobilier, à l'érosion de la consommation intérieure et au fléchissement des exportations.

A lire aussi : En réalité, la croissance chinoise serait tombée sous les 2%

Dans le même temps, le secteur manufacturier oscille entre stagnation et contraction, miné par une demande maussade et de sévères surcapacités, tandis que les experts s'inquiètent des risques de spirale déflationniste.

Le géant asiatique a enregistré en 2014 une croissance économique de 7,4%, sa plus faible depuis près d'un quart de siècle. Pour 2015, le gouvernement a abaissé à 7% son objectif de croissance.

Baisse des taux d'intérêt

Pékin insiste cependant volontiers sur la "nouvelle normalité" d'une croissance ralentie, fruit de ses efforts de rééquilibrage d'un modèle économique jugé obsolète, au détriment notamment de l'industrie lourde et des monopoles des groupes étatiques --sous réserve toutefois de préserver le marché de l'emploi.

Dans l'espoir de stimuler l'activité, la banque centrale a multiplié ces derniers mois les mesures d'assouplissement monétaire, baissant à deux reprises ses taux d'intérêts, mais elle devrait de l'avis général intensifier encore son action pour soutenir une économie toujours à la peine.