La Chine menace Taïwan après la visite du vice président aux Etats-Unis

Par latribune.fr  |   |  480  mots
William Lai, vice président de Taïwan, arrivant samedi à l'hôtel Lotte à Manhattan (New York City), accueilli par des supporters. (Crédits : Reuters)
Pékin va prendre « des mesures fermes et énergiques » contre l'île qu'elle revendique après l'arrivée à New York du vice président William Lai, candidat indépendantiste à la présidence de Taïwan lors des prochaines élections. Pékin dénonce un rapprochement entre les Etats-Unis et l'île indépendante.

La visite aux Etats-Unis de William Lai, le vice-président de Taïwan, territoire revendiqué par la Chine, n'est pas du goût de Pékin, qui a promis dimanche de répondre par « des mesures fermes et énergiques ».

Officiellement, en « transit »

Officiellement, William Lai n'effectue qu'un « transit » par les Etats-Unis — comme c'était le cas pour la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen début avril  — avant de se rendre au Paraguay pour assister à l'entrée en fonctions du nouveau président, Santiago Peña. Le Paraguay est en effet l'un des derniers pays à reconnaître officiellement Taipei. Lors de son arrivée à New York, William Lai a publié dimanche sur X (ex-Twitter) une photo de lui annonçant être sur le sol américain.

« La Chine suit de près l'évolution de la situation et prendra des mesures fermes et énergiques pour sauvegarder sa souveraineté et son intégrité territoriale », a averti dans un communiqué un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. La Chine considère Taïwan comme l'une de ses provinces qu'elle n'a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949. Elle dit privilégier une « réunification pacifique » avec le territoire, aujourd'hui gouverné par un système démocratique, mais elle n'a jamais renoncé à employer la force militaire pour y parvenir.

Une forme de légitimité apportée aux autorités taïwanaises

La Chine voit avec mécontentement le rapprochement ces dernières années entre les autorités taïwanaises et certains pays occidentaux, notamment les Etats-Unis, y voyant une menace à son intégrité territoriale car ces rencontres apportent une forme de légitimité aux autorités taïwanaises. Le statut de Taïwan alimente régulièrement les tensions entre Pékin et Washington.

« La Chine s'oppose fermement à toute forme de contact officiel entre les Etats-Unis et Taïwan et s'oppose fermement au fait que des séparatistes militant pour l'indépendance de Taïwan puissent se rendre aux États-Unis », a rappelé le ministère chinois des Affaires étrangères. « Les États-Unis et Taïwan, de connivence, autorisent William Lai à exercer des activités politiques aux États-Unis sous le prétexte d'un transit », ce qui « porte gravement atteinte à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de la Chine », a-t-il critiqué.

William Lai est un acteur politique majeur à Taïwan. Il est candidat à la succession de l'actuelle présidente Tsai Ing-wen. Tous les deux issus d'un parti militant traditionnellement pour l'indépendance, ils sont à ce titre régulièrement vilipendés par Pékin.

En avril, l'armée chinoise avait organisé en avril des manœuvres durant trois jours autour de l'île en réaction à une rencontre aux Etats-Unis entre le président de la Chambre américaine des représentants Kevin McCarthy et Tsai Ing-wen.