Ce n'est pas le contrat du siècle, mais cette vente d'armes des Etats-Unis à Taiwan, pour 440 millions de dollars, intervient au moment où Washington et Pékin tentent de stabiliser leurs relations orageuses.
Dans une notification au Congrès, le département d'Etat américain a annoncé la vente à Taïwan de munitions pour canons de calibre 30 mm pour 332,2 millions de dollars, et des pièces détachées pour armement et véhicules militaires pour 108 millions. Ces ventes aideront Taïwan à « maintenir une capacité défensive crédible ». Toutefois, elles « ne modifieront pas l'équilibre militaire de base dans la région », a expliqué le département d'Etat.
Le Congrès américain a le droit de refuser cette vente d'armes. Une telle éventualité est néanmoins très improbable, alors que la plupart des parlementaires font pression pour que les Etats-Unis augmentent leur soutien militaire à Taïwan face à la Chine. Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, a effectué mi-juin une rare visite à Pékin, au cours de laquelle les deux parties ont campé sur leurs positions concernant Taïwan, tout en espérant maintenir la communication afin d'éviter que les tensions ne dégénèrent en confrontation armée.
Des tensions toujours bien palpables
Ces tensions sont toujours bien palpables. Taïwan vient de refuser leurs visas d'entrée à quelque 70 responsables touristiques chinois, invités à l'Exposition internationale du voyage d'été à Taipei. Une décision annoncée jeudi par les autorités au nom de considérations liées à a situation générale dans le détroit.
« Des doutes existent quant à la nécessité, l'urgence et le caractère irremplaçable de leur participation, en conséquence leurs demandes n'ont pas été approuvées », a précisé dans un communiqué l'Agence nationale taïwanaise de l'Immigration.
Néanmoins, « près de 200 opérateurs et acteurs du tourisme » venant de Chine participeront quand même au salon, a précisé un porte-parole Jan Jyh-horng pour qui les Taïwanais en voyage dans le pays sont en butte à « toute sorte de harcèlement, arrestations et traitements inamicaux » depuis que Pékin a rouvert ses frontières en janvier. En avril, Li Yanhe, un écrivain né en Chine, basé à Taïwan et dont la maison d'édition a sorti des livres critiques envers le parti communiste chinois, a disparu après une visite à Shanghai. Pékin a par la suite confirmé qu'il faisait l'objet d'une enquête pour « mise en danger de la sécurité nationale ».
(Avec AFP)
