
La bataille pour le contrôle de la mer de Chine fait rage. Les deux prétendants, Pékin et Washington concentrent, dans cette dernière, toute leur attention sur l'île de Taïwan. Et ce jeudi, le Bureau des négociations commerciales à Taipei a annoncé la signature future d'un accord commercial « historique » avec les Etats-Unis, précisant que le premier train de ces accords préparés dans le cadre de « l'Initiative Etats-Unis-Taïwan pour le commerce du 21e siècle » sera signé à Washington à 10H00 locales (16H heure de Paris), sans fournir plus de détails.
Les Etats-Unis et Taïwan, liés depuis 1994 par « un cadre » pour le commerce et les investissements, avaient lancé en juin 2022 des discussions commerciales bilatérales. Taipei a également rejoint l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2002, ce qui a contribué à la croissance du commerce bilatéral. Les Etats-Unis sont d'ailleurs le plus important partenaire et fournisseur d'armes de Taïwan.
Washington continue de défendre Taïwan contre Pékin
« L'accord qui sera signé ce soir est non seulement tout à fait historique, mais il marque un nouveau départ », a souligné à la presse à Taipei le porte-parole du gouvernement Alan Lin. Il doit permettre d'accroître les échanges commerciaux entre Washington et Taipei en harmonisant les contrôles douaniers, les procédures réglementaires et en établissant des mesures pour lutter contre la corruption. Pour Taïwan, il s'agit de l'accord commercial « le plus complet » signé avec les Etats-Unis depuis 1979.
La Chine, de son côté, voit avec mécontentement le rapprochement ces dernières années entre les autorités taïwanaises et les Etats-Unis qui, malgré l'absence de relations officielles, fournissent à ce territoire un soutien militaire substantiel. Depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949, la Chine considère, en effet, Taïwan comme une province qu'elle n'a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire. Pékin vise cette réunification par la force si nécessaire.
Les relations entre Pékin et Taipei, au plus bas depuis l'arrivée au pouvoir de Xi Jinping il y a plus de 10 ans, se sont encore dégradées ces dernières années et la Chine a multiplié les incursions militaires autour de l'île. En avril, l'armée chinoise a organisé de grandes manœuvres militaires ayant simulé pendant trois jours un encerclement de l'île autonome, menées en représailles à la visite quelques jours plus tôt de la présidente taïwanaise aux Etats-Unis.
Des relations très tendues entre les deux superpuissances
Dans ce contexte de tensions, la Chine a accusé les Etats-Unis, mercredi dernier, de « provocation » après l'incident survenu entre un avion de chasse chinois et un appareil de reconnaissance américain au-dessus de la mer de Chine méridionale, Washington appelant de son côté à une meilleure communication entre les deux pays.
« Un avion de reconnaissance américain RC-135 a délibérément fait irruption dans notre zone d'entraînement pour effectuer (des opérations) de reconnaissance », a affirmé dans un communiqué Zhang Nandong, un porte-parole militaire chinois. La Chine a envoyé des avions pour suivre et surveiller l'appareil américain « conformément aux lois et aux règlements ». « Ces manœuvres provocatrices et dangereuses sont la source des problèmes de sécurité maritime », a commenté Mao Ning, une porte-parole du ministère des Affaires étrangères, estimant que « les Etats-Unis devraient immédiatement cesser ces dangereuses provocations ».
De son côté, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a souhaité temporiser en annonçant devant la presse au cours d'une visite en Suède qu'il « pense que cela ne fait que souligner pourquoi il est important que nous ayons des lignes de communication régulières et ouvertes, y compris entre nos ministres de la Défense ». En mai, Joe Biden avait d'ailleurs annoncé que les relations entre Washington et Pékin devraient connaître un « dégel très prochainement ».
Sans grandes considérations pour les tensions entre les deux pays, le milliardaire à la tête de Tesla, Elon Musk, s'est rendu à Shanghai mercredi soir pour effectuer sa première visite en Chine en plus de trois ans. Il a visité le site d'assemblage inauguré par Tesla en 2019 et baptisé Gigafactory, selon les images publiées par Grace Tao, chargée des relations publiques du groupe en Chine, sur le réseau social chinois Weibo. Sur sa publication, on voit deux photos de groupe montrant Elon Musk portant un panneau « Giga Shanghai » et entouré de plusieurs centaines de ses employés. Le constructeur américain avait annoncé en avril qu'il implanterait une deuxième méga-usine de batteries à Shanghai. L'usine aura une capacité initiale de 10.000 batteries Megapack par an et devrait commencer à produire « au deuxième trimestre 2024 », selon l'agence de presse Chine nouvelle. Elon Musk a été accueilli quasiment à l'image d'un dirigeant politique étranger, rencontrant plusieurs membres du gouvernement. Mercredi à Pékin, il a salué la « vitalité » du développement chinois et dit avoir « totale confiance » dans ce marché, le premier au monde pour les véhicules électriques.Elon Musk s'est rendu en Chine pour la première fois depuis 3 ans
(Avec AFP)
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