La demande mondiale d'or baisse encore malgré une hausse des investissements

Par latribune.fr  |   |  593  mots
Les achats nets des banques centrales sont pour leur part restés globalement stables, à 119,4 tonnes.
La demande mondiale de métal jaune a poursuivi sa baisse au premier trimestre 2015 selon le rapport trimestriel du Conseil mondial de l'Or (CMO) qui estime que la hausse de la demande d'or en tant qu'investissement ne compense qu'en partie un repli de la demande de bijoux.

La chute se poursuit. La demande mondiale d'or a poursuivi sa baisse au premier trimestre 2015, s'établissant à 1.079,3 tonnes selon le rapport trimestriel du Conseil mondial de l'Or (CMO) publié jeudi. Cela représente une baisse de 1% par rapport au premier trimestre 2014, selon les calculs du CMO, une fédération qui réunit les grands producteurs d'or de la planète.

Les experts du Conseil estiment cependant que le marché s'est globalement équilibré:

"Les conditions ont été différentes d'un marché à l'autre mais ces différences se sont dans l'ensemble neutralisées"

Afflux des investisseurs vers les ETF

La demande de métal jaune comme investissement a progressé au premier trimestre, à 278,8 tonnes, soit 4% de plus que sur la même période un an plus tôt, portée par un afflux des investisseurs vers les ETF (fonds d'investissements adossés à des stocks physiques d'or). Avec 25,7 tonnes au premier trimestre, "les flux d'ETF ont enregistré un solde positif pour le premier trimestre depuis le dernier trimestre 2012", ont relevé les experts du CMO.

"Si les craintes d'une sortie de la Grèce de la zone euro ne sont pas parvenues à déclencher de forts mouvements d'achats, elles continuent de mijoter et de soutenir la demande européenne d'investissement", a détaillé le rapport.

Valeur refuge

Et pour cause, l'or est jugé par les investisseurs comme la valeur refuge par excellence et ils tendent ainsi à le priser en période d'incertitudes économiques.

Toujours dans la catégorie investissement, la demande de pièces et de lingots a baissé de 10% mais est tout de même restée à un niveau élevé, à 253,1 tonnes.

Recul de la demande de bijoux chinoise...

Les achats de bijoux, qui représentent plus de la moitié de la demande mondiale, ont pour leur part de nouveau reculé au premier trimestre, de 3% à 600,8 tonnes, lestés par un recul de 10% de la demande chinoise, qui a ainsi atteint 213,2 tonnes. Cela dit, au niveau mondial, la demande de bijoux s'est établie à 5% au-dessus de sa moyenne sur cinq ans (570 tonnes). Pour le CMO, ce fort recul de la demande chinoise s'explique par le fait que "le ralentissement de la croissance économique a pesé sur le moral des consommateurs".

De son côté, la demande égyptienne de bijoux a également fortement baissé, de 31% à 9 tonnes du fait d'un regain des troubles politiques en début d'année dans le pays. La demande russe a également beaucoup reculé, de 40% à 11,8 tonnes.

...en partie compensé par la demande indienne en forte hausse

Ces baisses ont tout de même été en partie compensées par la hausse de la demande en Inde, à 150,8 tonnes, soit une progression de 22% sur un an. Mais pour les experts du CMO, cette hausse est principalement due au fait que le premier trimestre 2014 avait été "inhabituellement faible" en Inde du fait de restrictions temporaires en place à l'époque sur les importations et la circulation de l'or dans le pays.

Les achats nets des banques centrales sont pour leur part restés globalement stables, à 119,4 tonnes. A cet égard, le CMO explique que "la principale raison de cette accumulation de réserves d'or continue d'être la diversification". Les banques centrales, en particulier des pays en voie de développement, exposées à des monnaies volatiles préfèrent se protéger en achetant de l'or.

La Russie, notamment, est revenue en force sur les marchés au mois de mars, après des mois de janvier et février calmes, portant ses achats nets sur le trimestre à 30 tonnes, ce qui a fait grossir ses réserves à 1.240 tonnes.

(Avec AFP)