La Fed ne rehaussera pas ses taux dans l'immédiat pour le plus grand bonheur de Trump

Par latribune.fr  |   |  389  mots
La Fed calme le jeu sur la hausse des taux dans un contexte incertain . (Crédits : Joshua Roberts)
La Réserve fédérale américaine a laissé entendre mercredi que le cycle de resserrement de sa politique monétaire en cours pourrait être achevé alors qu'elle a laissé comme prévu ses taux inchangés. L'organisme bancaire a déclaré qu'il serait désormais patient en matière d'éventuels relèvements supplémentaires au motif de l'environnement économique mondial qui ralentit et l'inflation modeste.

Donald Trump verrait-il son rêve d'une Fed en harmonie avec sa volonté politique enfin exaucé ? C'est ce que semble laisser présager l'annonce de la Banque centrale américaine qui, mercredi, dans un communiqué publié à l'issue de deux jours de débats du Federal Open Market Committee (FOMC), a annoncé mettre fin au cycle de hausse de ses taux directeurs - qui fixent le loyer de l'argent à court terme - engagé depuis décembre 2015. Il s'agit d'une rupture avec le discours tenu auparavant. Pour cause, entre cette date et décembre 2018, la Fed avait remontés à neuf reprises ses taux, ceux-ci passant d'une fourchette comprise entre 0 % et 0,25 % à une fourchette comprise entre 2,25 % et 2,5 %. Il s'agissait de retrouver un niveau normal des taux, bloqués à un pourcentage quasi nul depuis la crise de 2008.

Dans son communiqué, le Comité monétaire qui décrit l'activité économique américaine comme "solide" et non plus "forte", affirme qu'"au vu des développements économiques et financiers et des faibles tensions inflationnistes", il sera désormais "patient dans la détermination de ses futurs ajustements monétaires". Moins de relèvements de taux signifie une rémunération moins attractive pour les investisseurs munis de billets verts, qui sont donc tentés de s'en délester.

Dégonfler le bilan

Le président de la Fed, Jerome Powell, a expliqué que les arguments en faveur d'une poursuite de la hausse des taux s'étaient "affaiblis". Certains analystes tablent désormais sur une absence totale de relèvement des taux en 2019. La banque centrale américaine a aussi ouvert la porte à un possible assouplissement de la réduction de son bilan, qui atteint actuellement près de 4.100 milliards de dollars (3.570 milliards d'euros), ce qui pourrait l'amener à rompre plus tôt avec cette stratégie et à conserver un portefeuille d'actifs plus important que prévu initialement.

Elle réduit pour l'instant son bilan d'environ 50 milliards de dollars par mois en s'abstenant de réinvestir le produit des échéances de bons du Trésor et de titres adossés à des prêts immobiliers acquis ces dernières années.

(Avec agences)