La pollution coûte 5.100 milliards de dollars par an selon la Banque mondiale

Par Grégoire Normand  |   |  483  mots
L'Asie et notamment la Chine, est la zone géographique la plus touchée sur le plan économique par la pollution.
GRAPHIQUE. Plus de 5,5 millions de décès prématurés dans le monde étaient attribuables à la pollution atmosphérique en 2013. Ces pertes humaines ont engendré un coût économique faramineux selon la Banque mondiale.

Le chiffre est impressionnant. L'exposition à la pollution atmosphérique ambiante et intérieure a coûté à l'économie mondiale quelque 5110 milliards de dollars en 2013 selon les premières estimations de la Banque mondiale publiées jeudi 8 septembre. Les travaux illustrent ainsi les coûts économiques de la mortalité prématurée liée à la pollution atmosphérique.

"Parce qu'elle affaiblit la main-d'œuvre productive, elle abaisse également les revenus dans ces pays. La pollution atmosphérique peut avoir un effet durable sur la productivité de bien d'autres façons — par exemple en retardant la croissance des plantes, en réduisant la productivité de l'agriculture ou en rendant les villes moins attractives pour les travailleurs compétents."

La pollution, quatrième facteur de risque pour la mortalité

Pour calculer le coût économique de la pollution, la Banque mondiale s'est appuyée sur les facteurs de risque qui jouaient un rôle sur la mortalité comme l'illustre le graphique ci-dessous.

Il apparaît que la pollution atmosphérique se place en quatrième position juste après le tabac parmi les facteurs de risque de mortalité au niveau mondial. Ce dommage n' a pas les mêmes conséquences sanitaires et économiques selon les continents.

L' Asie, continent le plus touché

Le continent asiatique est fortement exposé à la pollution atmosphérique comme l'ont exprimé les manifestants chinois en juillet dernier lors d'une opposition contre des projets potentiellement polluants. Les régions de l'Asie de l'Est et du Sud sont particulièrement touchées par la mortalité liée à la pollution, notamment dans les métropoles asiatiques.

Selon les estimations de l'institution mondiale, cette pollution aurait des conséquences sur les pertes de bien-être équivalent à 7,4% et 7,5% du produit intérieur brut. A l'inverse, les régions du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord sont beaucoup moins atteintes par ce phénomène. Pour les données figurant sur le graphique ci-dessous, la Banque mondiale précise que "les pertes de bien-être sont exprimées sous la forme d'équivalent en pourcentage du PIB uniquement dans le but de donner une idée de l'échelle relative et non pour suggérer que le bien-être serait une part du PIB ou que les deux seraient une mesure de la même chose."

Méthodologie

Pour évaluer le coût économique de la pollution, la Banque Mondiale a cherché à mesurer la gravité de cette pollution et l'ampleur de l'exposition à ce problème. A partir de là, la présente étude évalue les coûts économiques en dollars en ayant recours à deux approches différentes :

- une approche fondée sur le bien-être qui donne une valeur monétaire au risque de mortalité accru

- une approche fondée sur le revenu qui assimile  le coût financier de la mortalité prématurée à la valeur actuelle des revenus perdus sur toute une vie.