La Russie veut de nouvelles élections en Syrie

Par latribune.fr  |   |  472  mots
Russes, Etatsuniens, Saoudiens et Turcs se sont retrouvés à Vienne pour des discussions sur la Syrie vendredi 23 octobre.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergey Lavrov a indiqué vouloir un gouvernement de transition en Syrie pour préparer de nouvelles élections. Mais il refuse toute démission de Bachar El-Assad.

Le ministre russe des affaires étrangères, Sergey Lavrov, appelle le président syrien Bachar El-Assad et les rebelles à organiser une transition politique et des élections. Dans une interview à la chaîne russe Rossiya 1, le chef de la diplomatie russe précise qu'il « est nécessaire de se préparer à des élections législatives et présidentielles » en Syrie. Il ajoute que les récentes discussions lui « donnent l'espoir que le processus politique va pouvoir avancer dans un proche avenir. »

Des élections avant un an ?

Ces déclarations viennent confirmer les informations de l'agence Bloomberg citant des sources diplomatiques russes qui affirmaient, ce samedi 24 octobre au matin, que Moscou faisait pression sur la présidence syrienne pour qu'il accepte un plan de partage du pouvoir dans le cadre d'une transition politique, le temps d'organiser un scrutin internationalement reconnu « d'ici une année. » Selon Bloomberg, la Russie estime que Bachar El-Assad « a tous les droits pour rester au pouvoir et se représenter

Construire une alliance contre EI ?

Le gouvernement russe n'entend donc pas sacrifier le président syrien. Bien au contraire. La Russie cherche, avec ce plan de transition, à maintenir au pouvoir le président syrien dans le cadre d'un gouvernement de transition ouvert à l'opposition. Le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, avait indiqué jeudi qu'il avait obtenu l'assurance de Bachar El-Assad qu'il était ouvert à des discussions avec les groupes rebelles qui souhaitait combattre le groupe du soi-disant Etat Islamique (EI). Le président russe avait précisé que l'armée libre syrienne (FSA), groupe dissident de l'armée syrienne soutenu par les Etats-Unis, faisait partie de ces groupes. Moscou semble donc vouloir chercher à trouver un terrain d'entente avec les adversaires du régime baasiste trois semaines après le début de son intervention militaire.

Deuxième phase de la stratégie russe

Cette ouverture au compromis est la deuxième phase de la stratégie russe. Après avoir consolidé, voire légèrement renforcer les positions gouvernementales sur le terrain, la Russie peut appeler aux discussions en tentant de faire taire les appels à la démission du président syrien. Vendredi, à Vienne, Sergey Lavrov a rencontré les principales puissances favorables aux rebelles : Etats-Unis, Turquie, Arabie Saoudite et pays du Golfe persique. Washington a accepté d'inviter l'Iran dans les prochaines discussions. Reste à savoir si les alliés des rebelles accepteront-ils un plan russe basé sur le « sauvetage » du président syrien, même au nom de la lutte contre EI. ces pays continuent à demander le départ de Bachar El-Assad comme préalable. La question reste d'autant plus ouverte, que les frappes russes continuent de toucher les positions de ces mêmes rebelles. Sans compter que certains groupes rebelles islamistes ne semblent pas disposés à abandonner la lutte contre Damas pour se tourner contre EI.