Lagarde exhorte la Fed à bien réfléchir avant de relever ses taux

Par latribune.fr  |   |  321  mots
La Fed ne doit "pas essayer pour voir puis devoir revenir en arrière", considère Lagarde.
La Réserve fédérale des Etats-Unis doit "s'assurer que les indicateurs économiques sont absolument confirmés, qu'il n'y a aucune incertitude" avant de prendre cette initiative, a déclaré la directrice générale du Fmi.

Christine Lagarde s'invite publiquement dans le débat sur le moment à partir duquel la Fed devrait relever ses taux d'intérêt. Selon la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), la Réserve fédérale des Etats-Unis ne doit pas précipiter sa décision à ce sujet. Au contraire, elle ne devra agir que lorsqu'elle aura la certitude de ne pas devoir faire machine arrière par la suite, estime Christine Lagarde.

"Le faire pour de bon"

"Le FMI pense qu'il est préférable de s'assurer que les indicateurs économiques sont absolument confirmés, qu'il n'y a aucune incertitude, ni sur le front de la stabilité des prix, ni sur le front de l'emploi et du chômage, avant qu'elle prenne effectivement cette initiative", a souligné la directrice générale au lendemain d'une réunion des ministres des Finances du G20 à Ankara.

Ainsi, "(la Fed) devrait le faire pour de bon, si j'ose dire. En d'autres termes, ne pas essayer pour voir puis devoir revenir en arrière", a-t-elle poursuivi.

Les pays émergents inquiets

De nombreux pays émergents craignent de subir une fuite des capitaux vers les actifs libellés en dollars quand la Fed relèvera ses taux, ce qui pourrait fragiliser leurs économies et la croissance mondiale. Ainsi, les ministres des Finances et banquiers centraux du G20 ont beaucoup discuté de cette question lors de leur réunion à Ankara, a dit Christine Lagarde.

La Fed pourrait relever ses taux pour la première fois en près de 10 ans lors de la prochaine réunion de son comité de politique monétaire les 16 et 17 septembre. Après les troubles survenus depuis mi-août sur les marchés financiers à travers le monde en raison des inquiétudes suscitées par le ralentissement de l'économie chinoise, les observateurs parient toutefois désormais davantage sur une décision en octobre ou en décembre.