Le gouvernement suisse campe sur son franc fort

Par latribune.fr (avec Reuters)  |   |  335  mots
le Conseil fédéral estime qu'il n'existe "guère de mesures ciblées et rapides" qui puissent contenir l'appréciation du franc à court terme.
Les partis politiques helvètes demandent au gouvernement de prendre des mesures pour atténuer les effets de la forte appréciation de la monnaie qui pénalise notamment les exportateurs. Un débat parlementaire est prévu la semaine prochaine.

Le gouvernement suisse a opposé une fin de non-recevoir aux formations politiques réclamant des mesures pour atténuer les effets économiques de l'abandon du cours plancher du franc face à l'euro, a rapporté samedi l'agence de presse suisse. Dans ses réponses écrites aux questions posées par sept partis avant un débat parlementaire prévu la semaine prochaine, le Conseil fédéral explique que peu de mesures peuvent être prises.

Envolée après l'abandon du cours plancher de 1,20 franc pour un euro

La Banque nationale suisse (BNS), la banque centrale, a provoqué le 15 janvier une envolée du franc face à l'euro en annonçant l'abandon du cours plancher de 1,20 franc pour un euro, qui avait été instauré trois ans plus tôt. La devise a gagné jusqu'à 0,86 franc par euro avant de refluer timidement et se traite actuellement autour de 1,05 franc pour un euro.

L'appréciation du franc devrait fortement pénaliser les exportateurs helvètes ainsi que le secteur du tourisme, et encourager les consommateurs à faire leurs achats dans les pays limitrophes, en Allemagne, en France et en Italie.

Des réductions d'impôts demandées

Les partis de droite ont demandé des réductions d'impôts et une réglementation plus souple tandis que les formations de gauche réclament des mesures de contrôle du capital et davantage de protection pour les salariés.

Mais le Conseil fédéral estime qu'il n'existe "guère de mesures ciblées et rapides" qui puissent contenir l'appréciation du franc à court terme. Tout ce que le gouvernement peut faire, ajoute-t-il, c'est chercher à améliorer les conditions économiques pour les entreprises. Il a rejeté une demande des Verts qui réclamaient un contrôle des mouvements de capitaux, ce qui pourrait détériorer l'économie, tout comme, a-t-il dit, une taxe sur les transactions financières.

Le gouvernement a déclaré que si le franc s'affaiblissait à 1,10 euro ou plus, l'impact sur l'économie et le commerce serait notable mais limité.