Le Petro, "bitcoin vénézuélien", vaudra un baril de pétrole

Par latribune.fr  |   |  472  mots
Le président vénézuélien, Nicolas Maduro, avait annoncé le 3 décembre la création d'une monnaie virtuelle. Baptisée Petro, elle devrait être basée sur la richesse pétrolière du Venezuela, dont les réserves sont parmi les importantes au monde.

Il n'est pas encore lancé, mais il a déjà une valeur. Le Petro, "bitcoin vénézuélien", aura une valeur équivalente à celui d'un baril de pétrole, a annoncé le président Nicolás Maduro. "Pour chaque Petro, un baril de pétrole, c'est ça sa valeur", a indiqué mercredi le président vénézuelien, sans donner de précisions sur la date du lancement de cette monnaie virtuelle, ni sur le mécanisme permettant de procéder à des transactions avec cette monnaie. Le baril de brut vénézuelien a fini la semaine dernière à 56,57 dollars, selon le ministère du Pétrole. Le prix moyen en 2017 a été de 46,45 dollars après 35,15 dollars l'année précédente.

Nicolas Maduro avait annoncé le 3 décembre la création de cette monnaie virtuelle, baptisée Petro, qui devrait être basée sur la richesse pétrolière du Venezuela dont les réserves sont parmi les importantes au monde. Mercredi, il a souligné que le Petro serait adossée aux champs de l'Orinoco, une région minière de 55.000 km2 du sud-est du pays qui renferme un énorme réservoir de brut lourd et extra-lourd.

"Je vais annoncer officiellement la désignation du champ numéro un du bloc Ayacucho (...) pour qu'il soit la base de soutien matériel de cette "pétromonnaie", a affirmé Nicolas Maduro, en précisant que le gisement renfermait des réserves de 5 milliards de barils de pétrole "certifiés internationalement".

Lire aussi : Pour contrer le blocus financier et le Bitcoin, le Venezuela crée sa cryptomonnaie

Une dette extérieure estimée à 150 milliards de dollars

L'objectif de cette cryptomonnaie : lutter contre le "blocus financier" des Etats-Unis, avançait alors le chef d'Etat vénézuélien, début décembre. En effet, le gouvernement avait assuré que le Petro permettrait "d'avancer vers de nouvelles formes de financement international", face aux sanctions financières américaines. Washington interdit à ses citoyens et ses entreprises d'acheter des obligations du Venezuela et de son groupe pétrolier d'Etat PDVSA.

Commentant les annonces de Nicolas Maduro sur Twitter, un économiste, Luis Oliveros, a estimé que le Petro n'était "pas une cryptomonnaie mais un titre de dette, adossé à un actif : le pétrole".

Le Venezuela, mis en difficulté par la chute des cours de l'or noir dont il tire 96% de ses devises, est acculé à restructurer une dette extérieure estimée à environ 150 milliards de dollars par certains experts. Le pays et sa compagnie pétrolière PDVSA sont déjà considérés comme étant partiellement en défaut de paiement par plusieurs agences de notation. La population souffre de graves pénuries d'aliments et de médicaments, faute d'argent pour les importer.

Lire aussi : Pour Maduro, le Venezuela doit (vite) restructurer sa dette

(Avec agences)