Le Venezuela annonce un "plan spécial" pour faire face à la pénurie de carburants

Par AFP  |   |  387  mots
(Crédits : CARLOS JASSO)
Le gouvernement vénézuélien a annoncé vendredi la mise en place d'un "plan spécial" pour affronter la pénurie de carburants apparue en même temps que le confinement décrété mi-mars pour freiner la propagation du coronavirus.

Ce "plan spécial" est destiné à "garantir la mobilité des secteurs prioritaires" que sont l'approvisionnement en denrées alimentaires, les services sanitaires, de secours et de sécurité, a déclaré Tareck El Aissami, vice-président chargé de l'Economie, lors d'une intervention télévisée.

M. Aissami, qui préside une commission chargée de relever un secteur pétrolier à genoux, n'a pas donné plus de détails, ni clairement évoqué une mesure de rationnement. Le Venezuela, qui a officiellement recensé 146 cas de coronavirus et cinq décès liés à la maladie, est en confinement quasi-total depuis le 17 mars. Seules les sorties pour aller acheter à manger et chez le médecin sont autorisées.

La mise en place de ces mesures a coïncidé avec une pénurie d'essence qui est allée crescendo. A Caracas notamment, des files interminables se sont formées ces derniers  jours devant les pompes qui ont encore de quoi remplir les réservoirs.

Pendant son intervention, Tareck El Aissami a accusé l'administration de Donald Trump de vouloir mettre en place un "blocus maritime" face aux côtes vénézuéliennes par le biais de l'opération antidrogue en Amérique latine annoncée mercredi par le président américain.

Ce "blocus" et les "actes d'intimidation récurrents" de Washington contre les fournisseurs potentiels du Venezuela "empêchent la livraison (au Venezuela, ndlr) des additifs chimiques et des pièces de rechange nécessaires à la production du combustible qui est distribué au niveau national", a affirmé M. Aissami.

L'administration Trump, qui soutient l'opposant Juan Guaido, accentue graduellement sa pression sur Nicolas Maduro avec des sanctions de plus en plus draconiennes.

Ces sanctions affectent aussi l'industrie pétrolière, déjà mal en point. Le secteur, source de la majeure partie des ressources du Venezuela, est victime de la corruption et du manque d'investissements, selon les analystes et l'opposition vénézuélienne.

Sa production a dégringolé de 3,2 millions de barils/jour en 2008 à 865.000 barils/jour en février, selon les chiffres fournis par la compagnie publique PDVSA à l'OPEP.

Le brut vénézuélien est aussi victime de la guerre des prix que se livrent la Russie et l'Arabie saoudite. Vendredi, le baril de pétrole vénézuélien valait 13,74 dollars contre 58,35 dollars en tout débu