Venezuela : l'hyperinflation décélère à 135.379% sur un an

L'hyperinflation au Venezuela, qui connaît la pire récession de son histoire récente, a décéléré au mois d'août pour atteindre 135.379% sur un an, contre près du double entre juillet 2018 et juillet 2019, a indiqué jeudi le Parlement, où l'opposition a la majorité.
(Crédits : Juan Carlos Ulate)

La hausse mensuelle des prix, qui était de 33,8% en juillet, a bondi en août pour s'établir à 65,2%, selon des chiffres présentés par le député Angel Alvarado, membre de la commission des Finances.

La décélération observée sur un an est le fruit conjugué d'un "début" de discipline monétaire engagée par le gouvernement socialiste de Nicolas Maduro, d'une diminution des dépenses publiques et d'une monétisation du déficit à travers la Banque centrale, a jugé l'économiste Asdrubal Oliveros, interrogé par l'AFP.

Ces taux astronomiques se traduisent pour les Vénézuéliens par une fonte à vitesse grand V de leur pouvoir d'achat. "S'il gagne le salaire minimum, le Vénézuélien ne peut se payer que 2% du panier alimentaire de base", a tonné le député Alvarado en présentant ces chiffres.

Le gouvernement a doublé le salaire moyen au mois d'avril pour le porter à 40.000 bolivars. A l'époque, si ce salaire correspondait à 8 dollars, il n'équivaut plus qu'à 2 dollars aujourd'hui. Une boîte de 30 oeufs coûte 70.000 bolivars (3,5 dollars) et un kilo de viande 50.000 bolivars (2,5 dollars).

Selon les analystes, cette inflation est largement due à une création monétaire débridée.

Plus largement, tous les voyants économiques du Venezuela sont au rouge vif: la production de pétrole s'est effondrée, passant en dix ans de 3,2 millions à 1 million de barils par jour, tandis que le FMI prévoit une contraction du PIB de 35% et une inflation de 1.000.000% cette année.

Nicolas Maduro attribue cette crise aux nombreuses sanctions économiques prises par l'administration Trump contre son gouvernement pour le mettre sous pression et le pousser à quitter le pouvoir.

L'opposition autour du président du Parlement Juan Guaido, reconnu par une cinquantaine de pays comme président par intérim, met en avant l'"incurie" et la "corruption" du gouvernement pour expliquer cette déroute.

Après trois ans de mutisme complet, la Banque centrale a finalement publié en mai ses propres indicateurs, reconnaissant l'état désastreux de l'économie: l'inflation avait été de 130.060% en 2018 au Venezuela, où le PIB s'était contractée de 47,6% entre 2013 et 2018.

Depuis, l'institution, considérée comme proche du pouvoir en place, garde le silence.

Commentaires 13
à écrit le 06/09/2019 à 19:02
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Des dirigeants voyous qui font marcher la planche à billets, donne toujours de l'hyperinflation.

à écrit le 06/09/2019 à 18:39
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Ce pays devrait être riche. Mais non. Ils attendront les lendemains qui chantent. Qui sait, Mugabe peut sortir de sa tombe et relancer le pays ?

à écrit le 06/09/2019 à 14:40
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"L'opposition autour du président du Parlement Juan Guaido, reconnu par une cinquantaine de pays comme président par intérim" C'est quand même génial, on s'auto-proclame et vous avez cinquante pays derriere vous ,de droite si possible et qui vous ...

le 06/09/2019 à 17:52
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Tout dépend du degré de pauvreté de la population. Evidemment, si vous êtes gilet jaune, vous allez vous dire pauvre malgré votre suv de moins de 3 ans, votre Thermomix et vos dernières vacances au camping 5 étoiles mais cela risque de paraître ridic...

à écrit le 06/09/2019 à 11:38
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Maduro et le chavisme ont une grosse responsabilité dans l'état financier du pays, mais l'influence volontairement pernicieuse des USA n'a rien fait pour aider. La stratégie de Trump qui vise à rendre la vie des vénézuéliens infernale, dans l'espo...

le 06/09/2019 à 16:16
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La crise (ou plutôt le délitement) économique du Venezuela n'a pas attendu Trump. Il a les mêmes causes et est de la même nature que la crise économique qui a conduit à l'effondrement du communisme en Europe de l'Est.

le 07/09/2019 à 11:23
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@CQFD : Non, la vie des Vénézuéliens a été rendue infernale bien avant les sanctions américaines. Il faut dire merci uniquement aux autorités vénézuéliennes. Au contraire, Les E.-U. sont le principal acheteur de leur pétrole et il ne faisait rien con...

le 07/09/2019 à 11:26
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@bruno-bd : La nature est relativement similaire à celle de l’effondrement des régimes communistes, mais il y a de grosses différences. L’hyperinflation dans ces pays est apparue après l’effondrement, même si la hausse de l’inflation était observée a...

le 07/09/2019 à 13:24
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Votre commentaire sur les milliers d'enfants irakiens morts pdt l'embargo sont faux, et relève des infos du pouvoir irakien mis en scène devant les médias. L'ONU n'a jamais interdit l'achat de médicaments, de nourriture et d'équipements civils pour l...

à écrit le 06/09/2019 à 11:06
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Pays ruiné, population dans la misère Ce modèle politique donne ce résultat.

à écrit le 06/09/2019 à 10:06
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maduro a dit a la banque centrale ce qu'elle devait dire comme en urss la pravda, c'est bien socialiste la realite est a mon avis plus proche effectivement de 1 million de % vu que le petrole c'est leur ressource majeure, que le budget de l'etat s...

le 06/09/2019 à 16:19
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Quand on administre les prix (éventuellement en subventionnant en plus l'achat de certains produits) l'effet est toujours le même : il n'y a plus rien à acheter dans les magasins. L'effondrement économique du Venezuela est de la même nature que celui...

le 07/09/2019 à 11:39
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@bruno_bd : il y a une ressemblance, mais non. Il est trop simpliste de parler uniquement de la subvention des prix et donc des déséquilibres qui naissent à partir de là, comme la cause principale de l’effondrement des régimes communistes. Déjà il y ...

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