Marchés boursiers chinois : Pékin fait porter le chapeau à un journaliste

Par Sarah Belhadi  |   |  428  mots
En plus du journaliste Wang Xiaolu qui travaille pour un magazine économique indépendant, Pékin accuse un officiel de l'organisme de surveillance des marchés chinois et quatre responsables du principal courtier chinois de la débâche des marchés financiers.
Quelques jours après la débâcle sur les marchés financiers chinois, Wang Xiaolu, a été mis en détention pour diffusion de fausses nouvelles sur les titres et les marchés à terme, selon l'agence officielle Chine nouvelle. Le journaliste du magazine indépendant "Caijing" a "avoué" avoir provoqué "la panique et le désordre".

Si la tempête sur les marchés financiers asiatiques est retombée, Pékin cherche désormais des responsables. Ainsi, un journaliste financier a "avoué" avoir provoqué "la panique et le désordre" sur les marchés boursiers chinois et infligé des "pertes énormes au pays", ont rapporté les médias d'Etat chinois dimanche 30 août.

Dans un article publié en juillet, Wang Xiaolu affirmait que l'autorité de réglementation des valeurs mobilières étudiait la possibilité d'une sortie des fonds publics du marché. La Commission chinoise de régulation des marchés financiers (CSRC) avait rapidement démenti les écrits du journaliste, les qualifiant "d'irresponsables".

Les "aveux" du journaliste

Selon l'agence de presse officielle "Chine nouvelle", le journaliste a "avoué" que ses "fausses informations" avaient "provoqué la panique et le désordre à la Bourse, sérieusement sapé la confiance dans les marchés et infligé d'énormes pertes au pays et aux investisseurs".

Dans un communiqué posté sur son site Internet, le magazine Caijing a, de son côté, rappelé que leur journaliste "défendait le droit des journalistes à faire leur devoir conformément à la loi".

Arrestation de hauts dirigeants

Chine nouvelle a aussi fait état de la détention d'un officiel de l'organisme de surveillance des marchés chinois. Liu Shufan, un responsable de la Commission de contrôle boursier de Chine, est soupçonné de délit d'initié, de corruption et de falsification de tampons officiels --dans ce dernier cas pour établir un faux certificat de divorce et faire de faux certificats fiscaux pour sa maîtresse. Il aurait lui aussi "avoué".

Quatre hauts responsables de Citic Securities, principal courtier chinois ont également été arrêtés pour des "infractions" sur le marché boursier.

Pékin, officiellement chantre de la transparence

Les médias gouvernementaux chinois rapportent régulièrement ce qu'ils présentent comme des confessions de suspects dans des affaires importantes. L'agence a également rapporté que 197 personnes avaient été sanctionnées lors d'une campagne spéciale de la police contre les rumeurs sur Internet sur les marchés boursiers chinois, les récentes explosions meurtrières de Tianjin et d'autres "événements importants".

Aucun détail n'a été fourni sur les sanctions, mais, selon l'agence Chine nouvelle, les crimes reprochés incluent l'affirmation qu'un homme s'était donné la mort à Pékin en raison de la crise boursière, la falsification du nombre des victimes de Tianjin et la diffusion de rumeurs "séditieuses" sur les célébrations en Chine du 70ème anniversaire de la fin de la seconde guerre mondiale.