Pendant que l'Europe manque de gaz, la Russie « torche du gaz » à perte

Par latribune.fr  |   |  446  mots
L'Europe risque de faire face à un manque aigu de gaz cet hiver. (Crédits : Eric Gaillard)
Après l'arrêt du gazoduc Nord Stream, la Russie brûle du gaz car « ses réservoirs sont pleins ». Le Kremlin a lié l'arrêt des livraisons vers ce gazoduc stratégique aux sanctions prises par les Occidentaux après l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

Un véritable pied de nez de la Russie aux Européens. Tandis que l'Europe risque de faire face à un manque aigu de gaz cet hiver, la Russie, qui a suspendu complètement la livraison de gaz à l'Union européenne par le gazoduc Nord Stream 1, « torche du gaz » à pertec'est à dire brûle du gaz - car « ses réservoirs sont pleins ». C'est ce qu'a déploré mardi la commissaire européenne à l'Énergie Kadri Simson.

« Nos satellites ont enregistré des fuites de gaz et de torchage de gaz naturel. Or, cela est très mauvais pour l'environnement parce que le méthane est le deuxième gaz le plus néfaste en terme de gaz à effet de serre », a-t-elle détaillé.

Le Kremlin a lié l'arrêt des livraisons vers ce gazoduc stratégique aux sanctions prises par les Occidentaux après l'invasion de l'Ukraine par la Russie. « Nous voyons que la Russie et ses compagnies utilisent le gaz naturel comme une arme. Ils ont coupé les livraisons vers l'Europe, mais (...) ils n'ont pas d'autres gazoducs vers d'autres régions du monde, et leurs réservoirs sous-terrains sont pleins », a déclaré la commissaire européenne à des journalistes au cours d'une visite dans la capitale indonésienne Jakarta.

Le G7 veut plafonner le prix du pétrole exporté par la Russie

Par ailleurs, à la suite de la décision de l'Union européenne de se passer presque totalement de pétrole russe, « la Russie cherche de nouveaux marchés et est prête à vendre ses produits pétroliers à prix cassés à ceux qui voudraient en acheter », a déclaré la commissaire européenne à l'Energie.

Mais les membres du G7 ont annoncé vendredi un plafonnement du prix du pétrole exporté par la Russie, pour limiter les revenus engrangés par Moscou. « Nous ne voulons pas payer à un agresseur un prix indu. Donc notre message à l'Indonésie, mais aussi à l'Inde et à la Chine est que si vous voulez toujours acheter des produits pétroliers russes, nous proposons un plafonnement du prix », a ajouté Kadri Simson, qui était en Indonésie pour une réunion du G20 sur l'énergie et des entretiens bilatéraux. Elle va poursuivre son voyage en Inde où elle devrait discuter de cette proposition.

Elle n'a pas indiqué en revanche quelle était la position de l'Indonésie face au plafonnement du prix du pétrole russe. La compagnie pétrolière indonésienne Pertamina, avait envisagé de commencer à acquérir du pétrole russe à prix cassé, mais n'a pas confirmé avoir passé de contrat avec la Russie depuis le début de la guerre en Ukraine en février.

(Avec AFP)