Gaz : la fermeture de Nord Stream 1 entraîne une nouvelle flambée des prix de plus de 30%

La décision de la compagnie nationale russe Gazprom d'interrompre plus longtemps les livraisons via le gazoduc Nord Stream 1 entraîne ce lundi une augmentation de plus de 30% du gaz européen. De son côté, le Kremlin assure que c'est la seule faute des Occidentaux, car leurs sanctions empêchent la maintenance des infrastructures gazières. Les ministres de l'énergie de l'Union européenne doivent se réunir le 9 septembre pour discuter de mesures à prendre pour contenir la flambée des prix.
Nord Stream 1, géré par Gazprom, qui passe sous la mer Baltique pour rejoindre l'Allemagne, fournissait historiquement environ un tiers du gaz exporté par la Russie vers l'Europe.
Nord Stream 1, géré par Gazprom, qui passe sous la mer Baltique pour rejoindre l'Allemagne, fournissait historiquement environ un tiers du gaz exporté par la Russie vers l'Europe. (Crédits : REUTERS PHOTOGRAPHER)

Le répit aura été de courte durée. Le prix de référence du gaz en Europe a grimpé de 30%, jusqu'à 272 euros le mégawattheure lundi à l'ouverture du marché, regagnant une grande partie du terrain cédé la semaine dernière. Le prix du gaz avait en effet nettement reflué, chutant de plus d'un tiers pour finir à 210 euros le mégawattheure sur le marché de référence, le TTF néerlandais. Il avait frôlé son record historique de 345 euros le mégawattheure le 26 août. En début d'année, il évoluait autour des 70 euros.

La tendance sur le marché du gaz s'est ainsi inversée brutalement, après la décision de Gazprom de « complètement » arrêter le gazoduc Nord Stream 1, qui alimente l'Europe. De quoi raviver les craintes de pénurie et de rationnement du gaz dans l'Union européenne cet hiver.

« L'Europe a fait un très bon travail au cours des deux derniers mois en maintenant des niveaux élevés de stockage de gaz et en diversifiant les importations, mais si la Russie ne fournit plus de gaz, il est probable que nous ne pourrons pas passer l'hiver sans restrictions ou rationnements notable », écrivent les analystes de la Deutsche Bank.

L'arrêt des livraisons de gaz russe, c'est la faute aux sanctions occidentales affirme le Kremlin

Bruxelles accuse Moscou d'utiliser le gaz comme une arme économique en représailles aux sanctions qui visent la Russie après l'invasion de l'Ukraine en février,. De son côté, le Kremlin affirme que l'arrêt des livraisons de gaz russe vers l'Allemagne, via le gazoduc stratégique Nord Stream, est de la seule faute des Occidentaux, car leurs sanctions empêchent la maintenance des infrastructures gazières. « Les problèmes de pompage (de gaz) sont apparus à cause des sanctions des Etats occidentaux. Il n'y a aucune autre raison à ces problèmes », a estimé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Nord Stream 1, qui passe sous la mer Baltique pour rejoindre l'Allemagne, fournissait historiquement environ un tiers du gaz exporté par la Russie vers l'Europe, mais il ne fonctionnait déjà plus qu'à 20% de sa capacité avant que les flux ne soient interrompus la semaine dernière. Le volume de gaz russe acheminé via l'Ukraine a également été réduit.

Un plan massif d'aides en Allemagne

La flambée des prix de l'énergie met sous pression les ménages et a déjà forcé certaines entreprises, notamment des fabricants d'engrais et d'aluminium, à arrêter leur production pour faire face à l'augmentation des coûts de production. En France, Duralex va ainsi s'arrêter quatre mois et mettre 250 salariés au chômage.

Pour contrer cette inflation, l'Allemagne va recourir à des aides massives. La coalition du SPD, des Verts et du FDP a convenu d'un allégement financier supplémentaire à destination des ménages et des entreprises, d'un montant total de 65 milliards d'euros. Les retraités recevront notamment un paiement unique de 300 euros, et les étudiants de 200 euros. Par ailleurs, l'exécutif souhaite que les profits exceptionnels réalisés par certaines entreprises énergétiques grâce à l'envolée des cours soient utilisés pour soulager les factures des ménages.

Au niveau européen, les ministres de l'énergie de l'UE doivent se réunir le 9 septembre pour discuter de mesures à prendre pour contenir la flambée des prix. Il devrait être question d'options telles qu'un plafonnement du prix du gaz importé, un plafonnement du prix du gaz utilisé pour produire de l'électricité ou le retrait temporaire des centrales électriques au gaz du système européen actuel de fixation des prix de l'électricité.

Lire aussiElectricité : l'Union européenne envisage de plafonner les prix pour certains producteurs

 (Avec agences)

Commentaires 2
à écrit le 05/09/2022 à 18:03
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Bruxelles envisage un plafonnement du prix du gaz importé, je serais curieux de savoir comment ils vont s'y prendre, c'est du grand n'importe quoi. Si les russes cessent de livrer le gaz son prix va évidemment grimper car ça va être la foire d'empo...

à écrit le 05/09/2022 à 17:20
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"nouvelle flambée des prix de plus de 30%" quand il sera à +50% ou +80%, tout d'un coup la fuite d'huile de la turbine sera colmatée et les ventes pourront reprendre, au nouveau prix bien sûr. Créer la pénurie ça fait monter les prix. Bientôt le GNL ...

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