Pollution record à Pékin en alerte orange depuis trois jours

Par latribune.fr  |   |  407  mots
De nombreux pékinois ont ressorti leur masque anti-pollution ces trois derniers jours.
Alors que le président chinois Xi Jinping participe actuellement à la conférence sur le climat COP21 organisée à Paris pour tenter de trouver un accord sur le réchauffement climatique, le nord de la Chine est couvert d'un épais brouillard de pollution.

Certains n'hésitent pas à le nommer "Airpocalypse". L'épisode de pollution sans précédent que connaît Pékin depuis trois jours vaut en tout cas bien une alerte orange, toujours en vigueur ce mardi 1er décembre. Le "fog" s'étend sur le nord de la Chine, recouvert d'un brouillard encore plus opaque que la veille, en dépit de la fermeture de milliers d'usines pour tenter de remédier à l'épisode de pollution le plus sévère de l'année.

Ironie du calendrier, cet épisode particulièrement spectaculaire dans la capitale du principal pollueur de la planète intervient alors que l'attention internationale est concentrée sur la COP21 à Paris.

24 fois le plafond autorisé

A Pékin, l'atmosphère était sinistre: vers midi, dans une lumière crépusculaire, l'épaisse nappe de brouillard jaunâtre recouvrait la capitale, réduisant la visibilité à quelques centaines de mètres. Beaucoup de Pékinois avaient ressorti leur masque antipollution.

L'indicateur de niveau de pollution de l'ambassade américaine, qui sert généralement de référence, mesurait à 13h00 une densité de 621 particules fines par mètre cube d'air, plus de 24 fois le plafond maximum de 25 fixé par l'OMS. La veille, il avait atteint en soirée 945 au sud de Pékin, selon la presse, pulvérisant la norme nationale chinoise de 75 microgrammes par mètre cube.

Alerte Orange maintenue

En dépit de ces niveaux record, l'alerte a été maintenue à orange, qui précède le niveau maximum (rouge), réservé aux "situations les plus sévères", a rapporté le quotidien Global Times.Sa gravité a rappelé aux Pékinois l'épisode de janvier 2013: les pics de pollution avaient alors atteint des sommets et contribué à la prise de conscience des autorités sur l'urgence de mesures de réduction du phénomène d'ici à 2017.

La Chine au ralenti

Les autorités ont ordonné la fermeture de 2.100 usines hautement polluantes, la suspension des chantiers dans le bâtiment et recommandé à la population de rester chez elle. Mais la circulation automobile continuait quasiment comme à l'accoutumée, à l'exception des poids lourds interdits sur les routes. Une trentaine de vols ont été annulés, de même que les liaisons interurbaines par autobus.

Cet épisode est dû à la combinaison d'une montée en puissance des centrales à charbon pour le chauffage, des températures avoisinant zéro, d'un fort taux d'humidité et de l'absence de vent.

(Avec AFP)