Pour la Corée du Nord, Donald Trump est "dépourvu de raison"

Par latribune.fr  |   |  567  mots
Des milliers de nord-coréens se sont réunis à Pyongyang mercredi 9 août 2017 pour une manifestation de soutien au gouvernement (photo transmise le 10 août 2017 par l'agence de presse officielle nord-coréenne KCNA.)
La Corée du Nord réitère ce jeudi ses menaces de frappes sur l'île de Guam, territoire américain. Les deux pays se livrent depuis ce week-end à une joute verbale sans précédent.

La guerre des mots se poursuit entre la Corée du Nord et les Etats-Unis. L'agence officielle nord-coréenne KCNA dénonce ce jeudi un "tas d'inepties" en évoquant les récents propos de Donald Trump sur le dossier brûlant des tensions dans la péninsule. Elle estime qu'"un dialogue raisonnable n'est pas possible avec une telle personne dépourvue de raison, et seule la force absolue peut fonctionner avec elle." Les deux pays se livrent depuis ce week-end à une joute verbale qui n'a jamais été aussi virulente. En cause : les dernières sanctions adoptées samedi par l'ONU à l'encontre de Pyongyang, qui s'est livré à onze essais balistiques depuis le début de l'année. Cette résolution d'inspiration américaine pourrait priver la dictature nord-coréenne de plus de 1 milliard de dollars de revenus par an, alors qu'elle a enregistré, en 2016, une progression record de son PIB depuis 17 ans.

Donald Trump a particulièrement durci sa communication, en adoptant un ton très offensif, similaire à celui de son homologue nord-coréen Kim Jung-Un. Pyongyang fera face à une puissance de "feu et de colère telle que le monde n'en n'a jamais vu" si elle renouvelle ses menaces contre les Etats-Unis, a promis en réponse mardi le président américain. "La Corée du Nord devrait ne plus proférer la moindre menace contre les Etats-Unis", a poursuivi le magnat de l'immobilier lors d'une intervention à Bedminster (New Jersey). Un changement de ton qui divise même dans son camp. "J'objecte aux commentaires du président car il faut être certain d'être en mesure de faire ce que l'on dit", a estimé le sénateur républicain John McCain dans un interview radio, en déplorant le manque de prudence de Donald Trump.

Pyongyang précise ses menaces pour l'île de Guam

Les sorties du président américain n'ont pas manqué de faire réagir la dictature nord-coréenne, qui a menacé d'un projet de frappe sur l'île de Guam (Pacifique), un territoire américain. Située à 3.400 km environ au sud-est de Pyongyang, dans l'archipel des Mariannes, l'île de Guam compte près de 163.000 habitants et abrite une base de la marine américaine dotée d'un escadron de sous-marins ainsi qu'une base aérienne.

Un graphique de notre partenaire Statista

La Corée du Nord a précisé son projet ce jeudi, disant développer un plan de "tir simultané" de quatre missiles de portée intermédiaire vers l'île de Guam d'ici mi-août. Celui-ci sera présenté au dirigeant Kim Jong-Un, qui décidera de son exécution selon l'agence KCNA. Si la Corée du Nord menace régulièrement de détruire les Etats-Unis, la quantité de précisions fournies dans ce dernier rapport en date est inhabituelle. "Les fusées Hwasong-12 lancées par l'APC (Armée populaire de Corée) traverseront le ciel au dessus des préfectures japonaises de Shimane, d'Hiroshima et de Koichi", indique l'agence, citant le général Kim Rak Gyom, commandant des forces stratégiques de l'APC. "Ils voleront 3.356,7 km pendant 1.065 secondes et toucheront les eaux à 30 à 40 km de Guam", poursuit KCNA. Le gouverneur de l'île, Eddie Calvo, a estimé que l'annonce nord-coréenne témoignait d'une "position de peur" et a répété que le niveau de menace n'avait pas été relevé.

(Avec agences)