Poutine dénonce « l’impérialisme » de l’Otan qui s'étend à la Suède et la Finlande et promet de réagir

Par latribune.fr  |   |  570  mots
Vladimir Poutine. (Crédits : SPUTNIK)
Le sommet de Madrid aura permis de débloquer la situation entre la Turquie, la Suède et la Finlande. Les deux pays scandinaves vont finalement pouvoir intégrer l'organisation, revigorée par la menace russe depuis l'invasion en Ukraine. Vladimir Poutine affiche son hostilité à cet élargissement de l'Otan dont il fustige les ambitions « impérialistes » et « hégémoniques ».

Après de longues tractations entre Turcs, Suédois et Finlandais, le sommet de l'Otan à Madrid marque une étape clé dans l'élargissement de l'Alliance au Nord et à l'Est de l'Europe. La Turquie a finalement donné son accord à l'intégration de la Suède et de la Finlande à l'Otan, après avoir affiché pendant plusieurs semaines son veto à ce processus qui nécessite l'unanimité des 30 membres de l'organisation.

Le président turc Recep Tayyip Erdoğan estime avoir reçu les garanties nécessaires de coopération de Helsinki et Stockholm dans sa lutte contre le groupe militant du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qu'elle considère comme un groupe terroriste. La Turquie, par la voix de son président qui affichait son hostilité ouverte à cette adhésion, reprochait à la Suède et à la Finlande d'accueillir sur leur territoire des personnes liées au PKK. Ankara compte désormais réclamer à Helsinki et Stockholm l'extradition de 33 personnes qu'elle considère comme des « terroristes ».

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L'Otan revigorée

L'adhésion à l'Otan marque un tournant historique pour les Suédois et les Finlandais. Habitués de longue date à une politique de neutralité et de non-alignement, les deux pays ont demandé à y entrer après le choc de l'invasion russe en Ukraine.

En réponse, Moscou dénonce depuis plusieurs semaines le projet d'adhésion de la Finlande et de la Suède. Mercredi, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov s'est inquiété d'un « endiguement agressif de la Russie par le bloc » atlantique. Une hostilité également affichée par le président russe Vladimir Poutine qui s'en est pris hier à la volonté d' « hégémonie » de l'Otan et à « ses ambitions impérialistes ». Le maître du Kremlin a prévenu que son pays réagirait à cette extension de l'Otan. « Tout allait bien entre nous (la Russie et la Finlande et la Suède), mais désormais il pourrait y avoir quelques tensions, il y en aura certainement », a dit le président russe qui estime que « si des contingents militaires et des infrastructures y sont déployés, nous devrons répondre en conséquence ».

A l'Ouest, l'offensive lancée par Moscou le 24 février a provoqué un virage géopolitique et redonné de l'importance à l'Otan, tant aux yeux de ses membres qu'à ceux de candidats potentiels à une adhésion. Une nouvelle dynamique inattendue après le retrait chaotique d'Afghanistan en septembre et les menaces de l'ancien président américain Donald Trump d'abandonner l'Otan. Le secrétaire général de l'Otan a parlé d'un « moment pivot » de l'histoire de l'Otan mardi en ouverture de la rencontre de Madrid. L'organisation a ouvertement durci sa position vis-à-vis de Moscou.

« L'épouvantable cruauté de la Russie provoque d'immenses souffrances humaines et des déplacements massifs », ont écrit les pays participant au sommet dans une déclaration commune, en ajoutant que Moscou portait « l'entière responsabilité de cette catastrophe humanitaire ».

« L'Ukraine peut compter sur nous aussi longtemps qu'il le faudra », a assuré mercredi le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, qui y voit une « obligation morale et politique » pour l'Alliance atlantique.

(Avec AFP et Reuters)