Primaire républicaine  : Trump écrase la concurrence dans l'Iowa, le duel avec Biden se profile

Par latribune.fr  |   |  753  mots
Donald Trump a assommé la concurrence lors des primaires républicaines de l'Iowa. (Crédits : BRENDAN MCDERMID)
Donald Trump a remporté lundi soir dans l'Iowa la première des primaires républicaines. Avec plus de 50% des voix, l'ex-président consolide son statut de grand favori de la droite pour la présidentielle de novembre. Un duel avec l'actuel locataire de la Maison Blanche, Joe Biden, se profile. Le président sortant, 81 ans, devra convaincre les électeurs qu'il aura réussi à redresser l'économie américaine.

La tempête de neige qui s'est abattue sur l'Iowa n'a pas été de taille à freiner l'ouragan Trump, faisant sûrement grincer des dents les opposants à l'ex-président américain. Le septuagénaire, qui faisait face au jugement des électeurs pour la première fois depuis le scrutin de 2020, Donald Trump, a en effet largement distancé ces deux rivaux, Nikki Haley et Ron DeSantis lors de la première primaire des républicaines. Selon les résultats, toujours provisoires, il obtient plus de 50% des voix. Loin devant l'actuel gouverneur de la Floride, crédité d'environ 21% des voix, et l'ancienne ambassadrice américaine à l'ONU (environ 19%).

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Même le locataire de la Maison Blanche, Joe Biden, 81 ans, n'a pu que reconnaître sur X que son prédécesseur en quête de revanche était le « net favori » de la primaire des républicains.

« Trump est le candidat qui domine le Parti républicain et la première course confirme cette réalité », constate auprès de l'AFP Julian E. Zelizer, professeur à l'université de Princeton.

Assommer la concurrence avant les procès

Dès la semaine prochaine, le ballet très orchestré des primaires mènera les candidats dans le New Hampshire. Dans cet Etat frontalier du Canada, qui votera le 23 janvier, le statut de favori du Donald Trump est plus contesté : Nikki Haley, perçue comme une alternative plus modérée, n'est que 14 points derrière, selon l'agrégateur de sondages RealClearPolitics. Chacun des 50 Etats votera ensuite jusqu'en juin avec, en ligne de mire, la convention nationale de juillet, qui investira officiellement le candidat républicain à la présidentielle.

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Donald Trump veut à tout prix assommer la concurrence rapidement. Objectif, sécuriser la victoire avant que ne commencent ses procès. Et pour cause, certains contentieux l'exposent à la prison. Pour rappel, l'ex-locataire de la Maison Blanche a été inculpé quatre fois au pénal au cours de l'année passée, sans que cela n'entame sa cote de popularité auprès des électeurs de son parti. Bien au contraire.

Le républicain va vivre une année en tous points extraordinaire, ponctuée d'allées et venues entre les tribunaux et les estrades de meetings. Il est déjà attendu ce mardi à un nouveau procès à New York, poursuivi pour la seconde fois au civil pour diffamation par une autrice qui l'a déjà fait condamner en 2023 pour agression sexuelle.

Biden peine à convaincre les électeurs

S'il devait être le candidat des républicains, et sauf énorme surprise, il devrait affronter Joe Biden. Ce dernier doit être désigné en août comme le champion des démocrates, et ce, malgré la pire cote de popularité pour un président en exercice lors du mois de décembre précédant une élection.

Début janvier, lors d'un grand discours, il a montré ses muscles, présentant l'élection comme un choix entre un homme « obsédé par le passé » et par ses propres intérêts et un autre à qui n'importent que « l'Amérique » et « l'avenir ».

Mais le président peine encore notamment à convaincre les électeurs que l'économie remonte la pente, après les difficultés découlant de la crise sanitaire du coronavirus. Comme un symbole de l'épine conséquente dans le pied de Joe Biden, la Réserve fédérale américaine (Fed) a enregistré en 2023 la plus importante perte opérationnelle de ses 110 ans d'histoire.

La banque centrale n'a donc quasiment rien pu reverser au Trésor, comme elle est tenue de faire lorsqu'elle réalise un bénéfice. Joe Biden doit désormais « espérer que l'économie fonctionne ces dix prochains mois comme elle a fonctionné ces dix derniers mois », analyse pour l'AFP William Galston, expert de l'institut de recherche Brookings.

Selon lui, « si ce n'est pas le cas, la pente sera raide » pour le démocrate. L'inflation a ralenti, certes, mais cela ne veut pas dire que les prix, dans l'ensemble, ont baissé, seulement qu'ils ont augmenté, mais moins vite. Et nul ne peut dire combien de temps il faudra aux ménages pour oublier que, par exemple, le prix d'une douzaine d'œufs est passé de 1,5 dollar en moyenne avant la pandémie de Covid-19, à plus de 4 dollars à la fin de l'année 2022 - avant de redescendre quelque peu.

(Avec AFP)