Royaume-Uni : l'inflation repart à la hausse à 10,1% sur un an en septembre

Par latribune.fr  |   |  457  mots
Le nouveau ministre des Finances britanniques Jeremy Hunt. (Crédits : HENRY NICHOLLS)
L'inflation annuelle repart à la hausse à 10,1% en septembre après une brève accalmie en août, soit le niveau le plus élevé du G7. Alors que la hausse des prix devrait durer, le gouvernement britannique ne dispose que de faibles marges de manœuvre après ses erreurs des dernières semaines qui ont amplifié la crise économique.

La barre statistique et symbolique des 10% d'inflation annuelle est franchie au Royaume-Uni. En septembre, elle a légèrement accéléré à 10,1% sur douze mois (contre 9,9% en août) à cause d'une hausse généralisée du coût de la vie, aussi bien sur les prix de l'énergie que les produits alimentaires qui flambent dans des proportions inédites depuis 40 ans.

« Après la petite baisse du mois dernier, l'inflation est retournée à ses sommets du début de l'été », note Darren Morgan, responsable des statistiques économiques de l'l'Office britannique national des statistiques (ONS). Dans son rapport mensuel rendu public ce mardi, l'ONS précise que la flambée des prix au Royaume-Uni, la plus forte des pays du G7, a toutefois été légèrement amortie en octobre par un repli des prix des carburants.

Le budget des ménages n'en reste pas moins très fragilisé, et les perspectives pour les prochains mois ne laissent pas présager d'accalmie de l'inflation alors que le pays est confronté aux conséquences cumulées de la crise énergétique provoquée par la guerre en Ukraine et aux difficultés des chaînes d'approvisionnements amplifiées par le Brexit.

L'inflation devrait se poursuivre, le gouvernement désarmé

Fin août, la banque Goldman Sachs évoquait une inflation à 20% en début d'année 2023 si les prix de l'énergie continuaient à flamber. Ce scénario du pire ne semble pas se produire pour l'instant en raison de la détente des cours du brut. La tendance est toutefois à la poursuite de l'inflation, qui va peser sur les ménages sans que le gouvernement ne puisse massivement intervenir.

En effet, le gouvernement de Liz Truss a dégainé le 23 septembre un programme anti-inflation et anti-récession incohérent et non-financé. En l'absence de chiffrage budgétaire, les taux de la dette britannique se sont envolés et la livre s'est écroulée à son plus bas historique vis-à-vis du dollar. Les crédits des ménages et le coût des importations s'en sont trouvés augmentés, de quoi aggraver une crise déjà très sérieuse.

Arrivé en urgence vendredi, le nouveau ministre des Finances Jeremy Hunt dispose de marges de manœuvres très réduites pour aider les ménages et se focalise sur le rétablissement des comptes publics. Le plafonnement des factures d'énergie prévu pour deux ans est ramené à six mois et les aides publiques contre l'inflation ne concerneront que les plus pauvres, a déjà tranché le Chancelier de l'Echiquier. La montée continue de l'inflation ne vient pas simplifier son équation économique.

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(Avec AFP)