Tensions en Ukraine : les premiers soldats américains débarquent en Pologne

Par latribune.fr  |   |  573  mots
(Crédits : KACPER PEMPEL)
Les premières troupes américaines venues prêter main forte à leurs alliés de l'OTAN en Europe de l'Est dans un contexte de renforcement militaire russe à la frontière ukrainienne sont arrivées samedi sur la base militaire de Rzeszow, dans le sud-est de la Pologne. Lundi, le président français Emmanuel Macron se rendra à Moscou avec l'intention de négocier un allègement du dispositif militaire russe à la frontière ukrainienne et de consolider les avancées obtenues lors des discussions en "format Normandie".

Alors que les efforts diplomatiques se multiplient pour permettre une désescalade dans le dossier ukrainien, avec notamment une visite lundi à Moscou d'Emmanuel Macron, les premières troupes américaines venant prêter main forte à leurs alliés de l'OTAN en Europe de l'Est arrivent. Après l'Allemagne vendredi, les premiers renforts sont arrivés ce samedi sur la base militaire de Rzeszow, dans le sud-est de la Pologne, proche de la frontière ukrainienne. Il s'agit des premiers éléments du groupement tactique de la brigade de la 82e division aéroportée de Fort Bragg, en Caroline du Nord, selon des sources de l'armée américaine.

Les premiers militaires sont bien arrivés à l'aéroport de Jesionka" (sud-est), a déclaré le major Przemyslaw Lipczynski, en ajoutant que les principales forces d'un contingent américain de 1.700 soldats doivent arriver "prochainement". Là encore, il s'agira des parachutistes de la 82e division.

 8.500 soldats américains en état d'alerte

Mercredi, le président américain Joe Biden a ordonné l'envoi de près de 3.000 soldats supplémentaires en Pologne et en Roumanie pour protéger l'Europe de l'Est d'un éventuel débordement de la crise ukrainienne. Selon le Pentagone, un escadron Stryker d'un millier de militaires américains basé dans la ville allemande de Vilseck sera envoyé en Roumanie. Les nouvelles troupes américaines s'ajoutent aux 8.500 militaires placés en état d'alerte fin janvier par le président américain pour être déployés dans la force de réaction rapide de l'Otan en cas de besoin. La Russie a massé 115.000 soldats près de l'Ukraine, selon Kiev, mais dément toute intention d'envahir le territoire de sa voisine, dont elle a annexé la péninsule de Crimée en 2014. Moscou réclame de la part des Occidentaux des garanties sur sa sécurité, dont l'arrêt de toute expansion de l'Otan vers l'Est, exigence rejetée par les Etats-Unis et l'Alliance atlantique.

Rencontre Macron-Poutine à Moscou

Lundi, le président français Emmanuel Macron se rendra à Moscou avec l'intention de négocier un allègement du dispositif militaire russe à la frontière ukrainienne et de consolider les avancées obtenues lors des discussions en "format Normandie", a déclaré vendredi une source à l'Elysée.

Le chef de l'Etat, également président en exercice de l'Union européenne, s'entretiendra avec le président russe Vladimir Poutine dans le cadre des efforts diplomatiques visant à permettre une désescalade dans la région. Il est attendu mardi à Kiev pour des entretiens avec le président ukrainien Volodimir Zelenski.

"On veut la démonstration qu'il n'y a pas d'intention militaire", a déclaré vendredi une source à l'Elysée.

Emmanuel Macron compte voir ce qu'il est possible de négocier "pour que le dispositif militaire russe soit allégé et soit un sujet moins menaçant", a-t-on expliqué.

L'idée est également de consolider les avancées enregistrées lors des récentes discussions en "format Normandie" sur le statut des régions séparatistes de l'Est de l'Ukraine.

Emmanuel Macron va se coordonner avant son déplacement avec les partenaires européens et occidentaux de la France, notamment le Premier ministre britannique Boris Johnson et le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg.

Il n'est pas question d'exercer une quelconque pression sur l'Ukraine, c'est à Moscou que se situe le problème, souligne-t-on à Paris.

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(Avec agences)