Tuerie d'Orlando  : le pire attentat depuis le 11 septembre aux Etats-Unis

Par latribune.fr  |   |  859  mots
Le FBI a ouvert une enquête pour terrorisme
Un Américain soupçonné de liens avec le groupe Etat islamique (EI) a tué dimanche au moins 50 personnes dans une boîte de nuit gay à Orlando, en Floride. C'est le deuxième attentat revendiqué par Daech aux Etats-Unis après la tuerie de San-Bernardino (Californie) le 2 décembre 2015

Un Américain soupçonné de liens avec le groupe Etat islamique (EI) a perpétré dimanche aux Etats-Unis le pire attentat "terroriste" depuis le 11-Septembre 2001, avec au moins 50 morts dans une boîte de nuit gay de Floride. Une dizaine d'heures après la fusillade la plus meurtrière de l'histoire de l'Amérique, le FBI, qui enquête pour "terrorisme", a identifié le tireur, tué par la police, sous le nom d'Omar Seddique Mateen.

Omar Mateen n'était pas une menace, selon les autorités

La police fédérale soupçonne fortement cet Américain d'origine afghane de 29 ans d'avoir prêté "allégeance" à l'EI dans un appel passé aux services d'urgence 911 quelques instants avant son terrible crime. Le FBI a aussi révélé avoir interrogé le jeune homme ces dernières années pour ses présumées "sympathies" islamistes mais que l'enquête n'avait jamais donné suite.

La première enquête s'est déroulée en 2013 à la suite de propos véhéments tenus par Omar Mateen devant des collègues témoignant de sa sympathie à l'égard des radicaux musulmans, a dit Ron Hopper, agent du FBI, lors d'une conférence de presse à Orlando.

La seconde a eu lieu en 2014, cette fois pour des liens présumés avec Moner Mohammad Abu-Salha, un Américain auteur d'un attentat suicide cette même année en Syrie. Le FBI a alors conclu que les contacts entre les deux hommes étaient minimes et qu'Omar Mateen "ne constituait pas une menace substantielle à cette époque", a dit Ron Hopper, ajoutant qu'aucune enquête ou surveillance n'était en cours au moment de l'attaque de dimanche. Le père du tireur, Mir Seddique, a assuré à la chaîne NBC que le massacre n'avait "rien à voir avec la religion".

Attaque revendiquée par Daech

Reste que, selon Amak, l'agence de presse liée aux jihadistes, c'est bien un "combattant de l'EI" qui est l'auteur de ce massacre dans un club gay d'Orlando, le Pulse, haut-lieu de la communauté LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres). C'est le deuxième attentat revendiqué par Daech aux Etats-Unis après la tuerie de San-Bernardino (Californie) le 2 décembre 2015.

La fusillade, couplée à une prise d'otages de plusieurs heures dans la nuit, a fait au moins 50 morts et 53 blessés. La tuerie s'est soldée par la mort du tireur abattu par les policiers d'élite du SWAT.

"Acte de terreur et de haine"

S'exprimant 12 heures après le carnage, le président Barack Obama a condamné "un acte de terreur et de haine" et s'est félicité que le FBI ait ouvert "une enquête pour terrorisme".

De son côté, Donald Trump, le candidat républicain qui espère succéder au président démocrate à la Maison Blanche, a remercié, dans un tweet, les personnes qui le "félicitent d'avoir eu raison sur le terrorisme islamique radical". "Mais je ne veux pas de félicitation, je veux de la vigilance et de la sévérité. Il nous faut être intelligents!", a lancé le milliardaire qui avait prôné l'interdiction d'entrée aux Etats-Unis pour tous les musulmans.

Sa concurrente démocrate, Hillary Clinton, a dénoncé un "acte tragique". Du côté des musulmans américains, qui comptent pour 1% de la population, le fondateur de la principale association (Cair), Nihad Awad, a condamné "un crime haineux". Il a dénoncé l'attentat "dans les termes les plus forts. Il viole nos principes en tant qu'Américains et que musulmans".

350 personnes présentes dans le club

A Orlando, une des plaques tournantes mondiales du tourisme, des témoins ont décrit des scènes d'horreur, de corps qui tombent et du sang partout dans ce club, le Pulse.

"Quelqu'un a commencé à tirer. Les gens se sont jetés au sol", a raconté l'un des clients de la discothèque, Ricardo Negron, sur SkyNews. "Il y a eu une courte pause dans les tirs et certains d'entre nous ont pu se lever et sortir en courant vers l'arrière" de l'établissement.

Ce témoin dit avoir entendu "des tirs continus" pendant probablement moins d'une minute.  Selon Reuters, il  y avait près de 350 personnes au Pulse juste avant le carnage.

Les violences par armes à feu sont quasi quotidiennes aux Etats-Unis. L'année 2016 en compte plus que de jours écoulés et elles ont fait plus de 5.800 morts depuis janvier, d'après le site Gunviolencearchive.org.

Une autre attaque évitée à la Gay Pride de Los Angeles

Une autre attaque visant la communauté homosexuelle a été évitée dimanche à Los Angeles où un homme équipé d'un arsenal d'explosifs et armes à feu a été arrêté, déclarant aux autorités qu'il avait prévu de "causer des dégâts" pendant la Gay Pride. James Howell, 20 ans, a expliqué à un agent de police pendant son arrestation qu'il voulait "causer des dégâts pendant la Gay Pride", a écrit la chef de police de Santa Monica Jacqueline Seabrooks sur Twitter. Elle a toutefois précisé qu'il n'y avait "pas de lien connu avec les événements" d'Orlando.



(Avec AFP et Reuters)