Washington demande une enquête « poussée » sur l'apparition du Covid-19

Par AFP  |   |  608  mots
(Crédits : ERIN SCOTT)
L'administration américaine va mobiliser ses services de renseignement pour analyser les résultats de l'enquête de l'OMS qui a commencé son travail d'investigation en Chine, à Wuhan, où le virus est apparu en 2019.

Une équipe de l'OMS est sortie jeudi de quarantaine en Chine pour entamer ses investigations sur le terrain, alors que Washington a réclamé une enquête "claire et poussée" sur les origines de la pandémie de Covid-19 qui continue de s'aggraver à travers le monde.

Les dix enquêteurs internationaux de l'Organisation mondiale de la Santé étaient arrivés le 14 janvier à Wuhan, où les autorités chinoises leur ont imposé une quarantaine.

Jeudi matin, une équipe de l'AFP tenue à bonne distance a pu voir une dizaine d'enquêteurs monter à bord d'un autocar qui les attendait à la sortie de l'hôtel où ils étaient confinés. Le véhicule est parti pour une destination inconnue dans la ville où le Covid-19 s'est manifesté dès la fin 2019.

Cette visite est ultra-sensible pour le régime chinois, soucieux d'écarter toute responsabilité dans l'épidémie qui a fait plus de 2,1 millions de morts dans le monde alors qu'elle est pratiquement éradiquée en Chine. Des proches de victimes du Covid-19 à Wuhan ont accusé les autorités d'avoir fermé leur groupe sur les réseaux sociaux et de faire pression sur eux pour qu'ils s'abstiennent de s'exprimer.

"Il est impératif que nous allions au fond des choses dans l'apparition de la pandémie en Chine", a affirmé mercredi la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki. Les Etats-Unis "soutiennent une enquête internationale qui à notre avis doit être claire et poussée", a-t-elle ajouté.

Les services de renseignement américain à la manoeuvre

Washington va "évaluer la crédibilité du rapport d'enquête une fois terminé" et puiser dans "les informations rassemblées et analysées par le renseignement" américain sur le sujet, a ajouté Jen Psaki.

L'enquête de terrain de l'OMS démarre alors que la pandémie est de plus en plus mortelle dans le monde, avec un nouveau record quotidien de plus de 18.000 décès mercredi et des variants, bien plus contagieux, qui ne cessent de se propager, poussant de plus en plus de pays à fermer leurs frontières.

Dans la course aux vaccins, l'un des fabricants, le britannique AstraZeneca, se trouvait mercredi au coeur de tensions avec l'UE.

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Des émeutes au Liban face à la crise économique

De jour en jour, la situation s'assombrit: le nombre mondial des cas officiellement recensés a dépassé les 100 millions et selon l'OMS, les nouveaux variants du coronavirus continuent de se répandre: le britannique s'est étendu à 70 pays et le sud-africain à 31.

Du jamais vu depuis le début de la pandémie, 18.109 décès ont été enregistrés mardi dans le monde, selon un comptage mercredi. Au total, le monde a enregistré 2,16 millions de morts.

En Grande-Bretagne, le premier pays européen à avoir dépassé le seuil macabre des 100.000 morts, le gouvernement a imposé une quarantaine à l'hôtel aux résidents au Royaume-Uni en provenance de 22 pays où des variants du virus "présentent un risque", comme l'Afrique du Sud, le Portugal et des pays d'Amérique du Sud. Les arrivées de ces Etats sont déjà interdites aux personnes ne résidant pas au Royaume-Uni.

Ces voyageurs seront "emmenés directement" de l'aéroport à l'hôtel, a précisé le Premier ministre Boris Johnson.

Au Liban, plus de 220 personnes ont été blessées mercredi dans de violents affrontements - pour la troisième soirée consécutive - à Tripoli (nord) entre policiers et manifestants qui protestent contre le strict confinement qui a aggravé la crise économique.

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