Immigration : Sophie Binet (CGT) et Marylise Léon (CFDT) demandent à Macron le retrait du texte

Par latribune.fr  |   |  532  mots
À gauche, Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT ; à droite, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, mardi au siège de la CFDT. (Crédits : latribune.fr)
Aux côtés de responsables associatifs et d'universitaires, les secrétaires générales des deux premiers syndicats interpellent le président de la République sur « une tache indélébile sur nos principes républicains ».

Le projet de loi immigration ne satisfait décidément personne. Du Sénat qui l'a réécrit à l'Assemblée nationale qui l'a rejeté lundi dernier, le texte sera examiné demain à 17 heures en commission mixte paritaire. Après les prises de parole, notamment, du président du MoDem et de la présidente (Renaissance) de l'Assemblée nationale pour la majorité, c'est au tour de la CFDT, de la CGT, de responsables d'associations de lutte contre la précarité ou de défense des droits des étrangers et d'universitaires d'interpeller, ce dimanche, le chef de l'Etat sur une « tache indélébile sur nos principes républicains ».

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« Une atteinte aux principes républicains »

Les secrétaires générales de la CFDT et de la CGT, Marylise Léon et Sophie Binet, les responsables de la Cimade, de la Fondation Abbé Pierre, de la Ligue des Droits de l'Homme, de France Terre d'Asile, de l'Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés sanitaires et sociaux (Uniopss), ainsi que les chercheurs François Héran, professeur au Collège de France, et Camille Schmoll, directrice de recherches à l'Ecole des Hautes études en sciences sociales (EHESS), demandent « solennellement » au président Macron « de ne pas céder à cette spirale de la surenchère de propositions attentatoires aux droits fondamentaux des personnes ».

Les mesures qui servent de base à la CMP, issues du texte voté par le Sénat, « portent atteinte à nombre de nos principes républicains, en matière d'inconditionnalité d'accès aux soins ou au logement, de respect de la dignité, de refus d'entériner des logiques de préférence nationale », écrivent-ils à l'adresse du locataire de l'Elysée.

Une seule issue pour les signataires: le retrait du projet de loi

Et de considérer comme autant de « compromissions » ou de « marchandages » des mesures comme le conditionnement des prestations sociales à 5 ans de présence régulière en France, le rétablissement du délit de séjour irrégulier, la suppression de l'Aide médicale d'Etat (AME), le durcissement de l'accès aux titres de séjour ou encore la promesse d'accroître les expulsions.

Dénonçant le « vent mauvais » en France et en Europe, le « poison grandissant de la haine et du rejet de l'autre », les signataires jugent que « la seule issue viable est aujourd'hui de retirer ce projet de loi, qui a démontré qu'il ne pouvait être adopté par une majorité parlementaire sur une base respectueuse de nos valeurs républicaines ».

Un vote qui vise à « bloquer le pays » (Macron)

Dès mardi dernier en Conseil des ministres, à la suite du rejet du texte au Palais-Bourbon, le président Macron a répondu aux critiques de ses opposants: « Le vote d'hier ne révèle pas l'existence d'une majorité de substitution » mais vise « à bloquer le pays ».

Pointant le « cynisme », « l'incohérence » et « le jeu du pire joué notamment par deux partis de gouvernement qui ont dirigé le pays pendant 40 ans », « nous avons besoin d'une loi sur l'intégration et l'immigration (et) nous défendons l'équilibre de notre texte », avait-il finalement conclu.

(avec AFP)