Fillon, toujours candidat mais les "plans B" s'affûtent

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  617  mots
Gérard Larcher, président "LR" du Sénat, pourrait constituer un recours pour les fillonistes si François Fillon était contraint de renoncer à se présenter à la présidentielle.
Discrètement, au sein du parti "Les Républicains", les différentes écuries commencent à songer au remplacement de François Fillon si celui-ci devait renoncer. Les sarkozystes songent à François Baroin et les fillonistes à Gérard Larcher.

Y penser, d'accord en parler ouvertement, non... pas encore. Au sein du parti "Les Républicains" (LR) les esprits commencent à s'échauffer devant la multiplication des "affaires" qui cernent François Fillon, le candidat officiel à l'élection présidentielle qui avait triomphé de la primaire du mois de novembre 2016

Il n'en reste pas moins que chaque "écurie" commence à réfléchir à "l'après" au cas où... "On a l'impression que François Fillon va vraiment avoir du mal à s'en sortir" confie ce cacique du parti à La Tribune"Certains disent qu'il est définitivement plombé, après avoir mené sa campagne sur la probité". Des signes ne trompent d'ailleurs pas. À tout hasard, plusieurs "barrons" du parti viennent de réserver des noms de domaine sur internet, tels François Baroin, Laurent Wauquiez ou Xavier Bertrand... On ne sait jamais.

Juppé, Baroin, et les autres...

" Devant la chute de François Fillon dans les sondages, qui a perdu la seconde place au profit d'Emmanuel Macron, tous les clans se préparent", ajoute ce cadre "LR".

Ainsi, les amis d'Alain Juppé pressent leur champion de se préparer à redescendre dans l'arène, même si le maire de Bordeaux avait exclu "définitivement" la semaine dernière de jouer le recours.

Du côté des sarkozistes, c'est François Baroin qui est "poussé" et invité à se préparer. Ce matin, le même François Baroin, intervenant devant la presse en qualité de Président de l'Association des maires de France (AMF), s'est refusé à tout commentaire, estimant, à juste titre, que ce n'était pas l'endroit, l'AMF réunissant toutes les sensibilités politiques.

Les fillonistes pourraient jouer Gérard Larcher en recours

Mais du côté des fillonistes aussi, discrètement, on commence à songer à un "Plan B". Notamment au sein de l'importante cohorte de sénateurs soutiens de l'ancien Premier ministre. Pour eux, le recours pourrait venir de Gérard Larcher, le président du Sénat. Il a, de fait, la grande qualité d'avoir été pressenti pour devenir le Premier ministre de François Fillon si celui-ci devenait le président de la République. En outre, à la demande de François Fillon, le président du Sénat a discrètement organisé depuis deux mois des rencontres avec tous les leaders syndicaux et patronaux, pour "tester" les mesures économiques et sociales du candidat. Gérard Larcher voulait notamment mesurer jusqu'où il était possible d'aller avec la CGT sans que ça dégénère.

D'ailleurs, une deuxième série de rencontres doit débuter bientôt. Gérard Larcher est donc prêt et très au fait des questions délicates, comme celles qui touchent à une éventuelle réforme de la Sécurité sociale. Il a même conseillé à François Fillon "d'y aller doucement" sur ce sujet.

Par ailleurs, des francs-tireurs pourraient sortir du bois. Le nom de Xavier Bertrand, président de la région les Hauts de France est ainsi cité.

Fillon reste maître du jeu

Certes donc, des scénarios s'échafaudent. "Mais il ne faut jamais oublier une chose, c'est que François Fillon est entièrement maître du jeu. Il n'y a que lui qui peut décider de jeter l'éponge, personne ne peut le pousser", explique le cadre LR. De fait, sauf s'il était mis en examen, ce qui ne devrait pas être le cas de toute façon avant le premier tour du 23 avril, rien ne peut le pousser à renoncer, il sait qu'il dispose d'un socle électoral d'environ 20%.  Le 17 mars fera objet de juge de paix - et encore - puisque c'est à cette date que les 500 parrainages d'un candidat doivent être parvenus au Conseil constitutionnel.