Journal de campagne : Fillon se défend, Philippot bloqué à Sciences Po

Par latribune.fr  |   |  683  mots
François Fillon doit répondre aux attaques de son concurrent Alain Juppé.
La Tribune publie son "journal de campagne" quotidien, reprenant les principaux faits et déclarations des candidats (et de leurs soutiens) à la présidentielle de 2017. Au menu ce mercredi : Fillon qui répond aux attaques dont il fait l'objet et Florian Philippot (FN) qui n'a pas pu assurer sa conférence à Sciences-Po Paris.

Relativement ménagé par les critiques concernant son programme jusqu'à dimanche dernier, François Fillon doit désormais assumer son score surprise (44 %) au premier tour de la primaire de la droite et du centre, et donc répondre aux attaques. Sur Europe 1 ce matin, il s'est beaucoup défendu. Sur ses propos de début 2009 tenus à l'endroit de Nathalie Kosciusko-Morizet lorsqu'il était Premier ministre - il lui aurait dit : « Tu ne seras pas ministre, car tu es enceinte » -, l'ancien Premier ministre a tenu à s'expliquer : « Elle était secrétaire d'Etat à l'époque (...). Nathalie Kosciusko-Morizet voulait absolument devenir ministre, un mois après avoir été nommée secrétaire d'Etat. Je lui ai dit qu'elle ne serait pas ministre. J'ai eu une formule maladroite à propos de sa grossesse. Je l'ai rappelée immédiatement pour m'en excuser », a précisé l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy.

L'attaque de Juppé sur l'IVG "inqualifiable"

Son concurrent Alain Juppé avait pour sa part indiqué mardi qu'il percevait une ambiguïté de la part de François Fillon sur la question de l'avortement. François Fillon a répondu : « dans mon livre je dis que l'IVG est un droit pour les femmes et que jamais personne ne reviendra la-dessus », a-t-il affirmé. Et de surenchérir : « oui, Alain Juppé, lorsqu'il se livre à cette attaque, se livre à une attaque basse (...) je trouve cela inqualifiable ». « Ça fait trente ans que je suis parlementaire, je n'ai jamais remis en cause l'IVG, j'ai au contraire voté tous les textes qui permettaient d'en faciliter l'accès aux femmes, y compris le dernier, proposé par un gouvernement de gauche », assure aussi l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy.  Enfin, accusé de représenter une droite catholique traditionaliste, François Fillon a contre-attaqué : « Catholique, oui, 'tradi', certainement pas, réac, certainement pas, conservateur, certainement pas », s'est-il défendu. « La preuve, c'est que je veux tout changer, c'est le contraire d'un conservateur ».

Florian Philippot privé de "grand oral" à Sciences-Po...

Le climat était très tendu ce mardi soir devant, et dans les locaux de Sciences-Po Paris. Alors qu'il était prévu que Florian Philipport, le vice-président du Front National, s'exprime deux heures durant au 27 rue Saint-Guillaume, son intervention a finalement été annulée. Des associations étudiantes ont en effet manifesté vigoureusement contre la venue du vice-président du FN, empêchant la tenue de la conférence.
Les organiseurs de cet événement, Sciences Po TV, la télé des élèves et La Péniche, le journal des étudiants de Sciences Po, ont regretté l'attitude des étudiants responsables du blocage de la conférence. « L'annulation de ce débat n'aura qu'une incidence : renforcer le discours anti-élite des militants et des élus du Front national, qui pourront donc répéter à l'envi que Sciences Po bâillonne la démocratie », ont-ils indiqué dans un communiqué. Florian Philippot n'a d'ailleurs pas tardé à surfer sur cette vague sur Twitter: « Des excités veulent empêcher ma venue à Sciences-Po et la démocratie », a -t-il indiqué, et de qualifier les étudiants qui l'ont privé de conférence de « fascistes ».

... et répond aux accusations d'escroquerie et de blanchiment au nom du FN

Toujours aussi actif sur la scène médiatique, le vice-président du FN est aussi allé répondre ce matin sur Europe 1 à l'ouverture d'une enquête pour escroquerie et blanchiment autour des dernières campagnes électorales du Front National. Les juges se demandent en effet s'il existe au FN un système de remboursements de frais de campagnes surévalués. « C'est toujours la même enquête qui a été étendue à d'autres élections », a répondu Florian Philippot. « Ces élections ont été validées, je le rappelle, par la commission nationale des comptes de campagne et du financement des partis politiques, c'est à dire par des magistrats spécialisés ». « Cela ressemble à un acharnement judiciaire pur et simple, à quelque mois d'une élection présidentielle », a aussi estimé l'euro-député.

Et aussi :

Emmanuel Macron, candidat déclaré à l'élection présidentielle publie aujourd'hui un livre-programme,  titré « Révolution » aux éditions XO.

*Un graphique de notre partenaire Statista