Journal de campagne  : Sarkozy votera Fillon, Juppé continue le combat

La Tribune publie son "journal de campagne" quotidien, reprenant les principales déclarations des candidats (et de leurs soutiens) à la présidentielle de 2017. Au programme du jour, ralliements et réactions après le premier tour de la primaire de la droite et du centre, remporté par François Fillon.
François Fillon arrive à son QG de campagne dimanche soir, après être arrivé en tête du premier tour de la primaire.

Le ralliement de Nicolas Sarkozy à François Fillon dès la fin du premier tour de la primaire de droite est assurément un coup dur pour Alain Juppé, le second finaliste. Avec 44 % des voix au premier tour, on peut même se demander si l'ancien premier ministre avait réellement besoin que Nicolas Sarkozy (troisième avec 20,6 % des voix au premier tour) appelle à voter pour lui. D'autant que la porosité entre les votes Fillon et Sarkozy est, dans l'absolu, beaucoup plus forte que celle entre Fillon et Juppé.

Fidèle au maire de Bordeaux, Nathalie Kosciusko-Morizet, arrivée quatrième avec 2,6 % des voix soutient pour sa part Alain Juppé, alors que Bruno Le Maire, qui était resté vague sur un éventuel soutien au second tour, a appelé à voter François Fillon. Les deux derniers du scrutin, Jean-Frédéric Poisson (1,4 %) et Jean-François Copé (0,3 %) ne se sont pas encore prononcés. Si l'on comptabilisait les reports, François Fillon l'emporterait donc largement, mais nous n'en sommes pas à une surprise près dans cette primaire ouverte qui rend extrêmement difficile la définition du corps électoral.

Juppé continue le combat

« J'ai décidé de continuer le combat », a en tout cas affirmé Alain Juppé lors de son discours de remerciement aux électeurs. « Je veux rassembler la France autour de réformes crédibles, pour rétablir le plein emploi et l'autorité de l'Etat », a-t-il indiqué, avant de faire un appel du pied aux électeurs de la gauche et du centre : « Je veux des réformes équitables dont tous les Français tireront bénéfices pour l'éducation de leurs enfants, et pour la protection de leur santé. Je veux des réformes modernes qui préparent l'avenir plutôt que de cultiver la nostalgie du passé, des réformes vers le chemin d'une stricte égalité entre les femmes et les hommes, d'une nouvelle croissance qui protégera notre terre, d'une transformation numérique maîtrisée. » Et de conclure sur un note d'optimisme : « ce premier tour constitue une surprise, dimanche prochain, si vous le voulez, et si je le veux, sera une autre surprise. »

Fillon « trace son sillon calmement »

Largement en tête après le premier, François Fillon a, de son côté, d'abord eu un mot pour l'ancien chef de l'Etat Nicolas Sarkozy, lors de sa prise de parole dimanche soir.  « La défaite ne doit humilier personne parce que nous aurons besoin de tout le monde. J'ai une pensée particulière pour Nicolas Sarkozy qui a été le président de la France », a ainsi déclaré François Fillon. Il a ensuite affiché sa satisfaction : « depuis des mois et des mois, je trace mon sillon calmement, sérieusement, avec un projet précis et puissant. Je ne dévie pas de ma marche », a-t-il déclaré. « Autour de nous, une dynamique puissante est enclenchée (...) L'espoir est là, cet espoir s'est manifesté avec force, partout en France, démentant toutes les prédictions », a aussi dit celui qui est donc en ballottage très favorable avant le second tour.

Le « au revoir » de Sarkozy

Enfin, le discours de Nicolas Sarkozy ressemblait davantage à une lettre d'adieu. « Je ne suis pas parvenu à convaincre une majorité d'électeurs. Je respecte et comprends la volonté de ces derniers de choisir pour l'avenir d'autres responsables politiques que moi », a-t-il expliqué. Malgré plusieurs compagnes successives menées sur les thèmes de prédilection du Front national, il a toutefois conseillé à ses électeurs de « ne jamais emprunter la voie des extrêmes. La France mérite tellement mieux que le choix du pire ».

Et de sous-entendre qu'il se retirait de la vie politique : « je ferai une vie avec plus de passions privées, et moins de passions publiques. Bonne chance à la France, bonne chance à vous mes compatriotes. (...) Tout ce qui touche à la France me touchera toujours personnellement (...) Je n'ai aucune amertume, aucune tristesse et je souhaite le meilleur pour mon pays, pour vous mes compatriotes, et pour celui qui aura à conduire le pays. Au revoir à tous », a-t-il conclu, visiblement ému.

Commentaires 9
à écrit le 21/11/2016 à 15:28
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Choix conservateur au possible. A l’ère de l’économie numérique je n'ai pas l'impression que cela va aider le pays à se reformer et à s'adapter au progrès. Au contraire cela ressemble à volonté de repli sur soi, une consolidation des modes du passé. ...

à écrit le 21/11/2016 à 14:33
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Sile vote des primaires était obligatoire nous pourrions nous mettre 160 millions d'euros dans la poche avec les deux tours!

le 21/11/2016 à 18:24
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t'as vite retourné ta veste élu ps, mais pour taxer tout ce qui bouge, t'as pas changé d'un poil :-)

à écrit le 21/11/2016 à 13:50
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Si Juppé était moins orgueilleux, il se serait retiré hier soir. Il sait très bien qu'il ne peut plus gagner contre Fillon. Je comprends bien que c'est dur de s'être vu Président pour être éliminé au final dès les primaires, mais cela aurait été tell...

à écrit le 21/11/2016 à 13:43
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Aucune nouvelle de JFC, Mr 0.3% allias Mr pain au Chocolat? C'est pas sympa La Tribune. On brûle pourtant de savoir ce qu il va devenir. Quand on fait 2000 voix de plus que les blancs et nuls, qu est ce qu'on devient? cette question m'obsède :-)

à écrit le 21/11/2016 à 12:53
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Ce qui est le plus incroyable c'est qu'avec toutes ses casseroles c'est par le vote qu'il soit éliminé de la présidentielle. Ce que nous aura appris sarkozy donc, du début à la fin, c'est que n'importe qui peut prendre le pouvoir en france et fai...

à écrit le 21/11/2016 à 12:52
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Faut être de gauche pour voter Juppé.

à écrit le 21/11/2016 à 12:37
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15 % de vote ps au primaire. Report des voix sur f.fillon pour barrage au fn et hollande

le 21/11/2016 à 15:51
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Et 800.000€ dans les caisses de droite, bien joué.

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