Journal de campagne : Sarkozy exclut toute alliance avec Bayrou

Par latribune.fr  |   |  734  mots
Les tensions sont très fortes entre Nicolas Sarkozy et François Bayrou.
La Tribune publie son "journal de campagne" quotidien, reprenant les principaux faits et déclarations des candidats (et de leurs soutiens) à la présidentielle de 2017. Au menu ce lundi, les attaques répétées de Sarkozy sur Bayrou, Bruno Le Maire qui tacle sévèrement Hollande, et Marine Le Pen plongée dans une affaire de fraude au parlement européen.

Voilà plus d'une semaine que François Bayrou est devenu la « tête de turc » des sarkozystes, qui goûtent peu son ralliement précoce à Alain Juppé à la primaire de la droite et du centre. Ordre est donc donné de décrédibiliser le président du MoDem, en faisant notamment référence à la « trahison » de l'entre deux tours de 2012, où François Bayrou avait annoncé qu'il voterait en faveur de François Hollande. Face aux multiples attaques, François Bayrou a apporté ce week-end une réponse cinglante sur son compte Facebook : « Ce n'est pas parce qu'il n'est pas assez violent, assez clivant, assez injurieux que Sarkozy décroche, c'est précisément parce que tout le monde voit toute la faiblesse que révèle un tel comportement », a indiqué le maire de Pau.

Cette réponse lui vaut une nouvelle attaque de Nicolas Sarkozy dans un entretien à paraître dans les quotidiens du groupe Ebra : « Je n'ai aucun problème personnel avec François Bayrou, mais un problème politique », assure l'ancien chef de l'État. « Il a voté Hollande et nous a donc fait entrer dans le socialisme », répète-t-il, prônant à nouveau « une alternance franche, pas une alternance molle ». « C'est un choix politique majeur : je ne ferai pas d'alliance avec M. Bayrou car il veut mener une politique de gauche. » « Qu'a promis M. Juppé à M. Bayrou en échange de son soutien, en plus de lui accorder un grand nombre de sièges de députés ? » s'interroge aussi le chef de l'Etat. « Je refuse que la future majorité soit sous le chantage permanent de M. Bayrou », a-t-il aussi indiqué. Les tensions entre les deux hommes atteignent leur paroxysme.

Le Maire ne respecte pas Hollande

Sur Europe 1 ce matin, le candidat à la primaire de droite Bruno Le Maire a jugé très sévèrement le président de la République François Hollande. « Je n'ai pas de respect pour François Hollande. J'estime qu'il n'a pas été à la hauteur de sa fonction. J'estime qu'il a humilié la France. J'estime qu'il a appauvri des Français », assène l'ancien ministre de l'Agriculture. A quelques semaines du premier tour de la primaire de droite, la période est, il faut dire, à la surenchère quand il s'agit de définir négativement l'action du chef de l'Etat. Accusé d'affaiblir la fonction présidentielle par ses propos, le député de l'Eure se défend : « Il ne se suffit pas à lui-même François Hollande pour affaiblir la fonction? Il se débrouille très bien tout seul. Il ne l'a pas affaiblie, il l'a détruite! Voilà la réalité que vivent les Français ».

Pour Bruno Le Maire, « il n'y a plus de pouvoir en France. Et c'est bien tout le problème. Il n'y a plus ni président de la République ni gouvernement ». Et d'ajouter concernant la publication polémique du livre Un président ne devrait pas dire ça..., un condensé de plus de 60 entretiens accordés par François Hollande à deux journalistes du Monde : « Vous vous rendez compte de l'irresponsabilité ? Un président de la République qui se regarde dans le miroir et passe des heures à discuter avec les journalistes au lieu de diriger la France. »

Marine Le Pen soupçonnée dans une affaire de fraude

D'après une enquête de Marianne et de Mediapart, Marine Le Pen ferait l'objet d'investigations approfondies de la part de l'Office européen de lutte antifraude concernant l'emploi de deux assistants parlementaires. Marine Le Pen est en effet soupçonnée d'avoir salarié Catherine Griset et Thierry Légier respectivement en tant qu'assistante accréditée et qu'assistant local au parlement européen alors qu'ils travaillaient déjà pour le compte du parti. Selon Marianne, il leur était mécaniquement impossible de cumuler leurs fonctions à Bruxelles et au Front national.

Le montant du préjudice présumé pour le contribuable européen serait de 339 000 euros. L'avocat de Marine Le Pen, Me Marcel Ceccaldi, dénonce pour sa part une « manœuvre » et une « tartufferie ». C'est « une instrumentalisation du statut des assistants parlementaires » dans le but, selon lui, de « restreindre l'action politique de Marine Le Pen au Parlement et de censurer une parole critique au sein de cette assemblée en ne lui donnant plus les moyens matériels de mener à bien son action ».