Magistrature : François Hollande regrette ses propos, oui mais...

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  331  mots
"Institution de lâcheté", "procureurs qui se planquent"... Le président de la République s'est excusé auprès de la magistrature pour ses confidences sur la justice livrées dans l'ouvrage "Un président ne devrait pas dire ça", rédigé par deux journalistes du Monde.
François Hollande a présenté ses excuses à la magistrature pour ses propos sur la "lâcheté de la justice" dans le récent ouvrage publié par deux journalistes du Monde. Certes, mais dans ce livre inédit, le président met en cause tellement de personnes que la liste des excuses risque d'être fort longue.

Ça commence. Devant le tollé provoqué au sein de la magistrature mais aussi parmi les avocats, par ses propos sur la justice, François Hollande fait marche arrière. Dans une lettre adressée ce vendredi au Conseil supérieur de la magistrature ainsi qu'à l'Union syndicales des magistrats, le président de la République « regrette profondément ses déclarations, sans réalité avec [sa] pensée et ressenties comme une blessure par les magistrats ».

"Une institution de lâcheté"

De fait, dans l'ouvrage « Un président ne devrait pas dire ça » (Stock), rédigé par les deux grands reporters du Monde, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, le président de la République avait évoqué une « institution de lâcheté » en parlant de la justice et avait dénoncé la « lâcheté » de juges et de procureurs qui « se planquent » et « jouent les vertueux ».  Dès la parution du livre, les deux plus hauts magistrats du pays, le procureur général et le Premier président de la Cour de cassation, s'étaient émus de propos qui  « portent gravement atteinte au crédit et à la confiance que doivent avoir les citoyens dans leur justice ».

De nombreux autres mea culpa potentiels...

François Hollande fait donc son mea culpa. Dont acte. Mais ses excuses risquent d'être les premières d'une longue liste, tant les 659 pages du livre recèlent de « confidences » présidentielles qui mettent en question de très nombreuses personnalités ou catégories, allant des Allemands, à Cécile Duflot, en passant par les footballeurs professionnels, Nicolas Sarkozy et les...femmes de sa vie. Il faut reconnaître que ce livre a un côté incompréhensible, tant certaines citations du président sont sans doute spontanées mais parfois très maladroites. Or, par honnêteté, naïveté, respect de la parole donnée ou autre ressort psychologique, Francois Hollande a accepté de pas relire ses propres citations avant la parution de l'ouvrage.