Nouvelles révélations sur Penelope Fillon, à deux semaines du scrutin

Par latribune.fr  |   |  500  mots
Penelope Fillon a été à son tour mise en examen le 28 mars, notamment pour complicité et recel de détournement de fonds publics.
Selon Mediapart, l'épouse de François Fillon a commencé a être rémunérée dès 1982 et non 1986, contrairement à des propos tenus publiquement par le candidat "Les Républicains". Les magistrats cherchent notamment à déterminer si Penelope Fillon a bien travaillé comme attachée parlementaire au service de son mari

L'épouse de François Fillon, Penelope, soupçonnée d'avoir bénéficié d'emplois fictifs, a été rémunérée par son mari à l'Assemblée nationale dès 1982 et non 1986, comme l'a déclaré publiquement jusqu'ici le candidat de la droite à l'élection présidentielle, a révélé lundi Mediapart. Selon le site d'informations, "la justice vérifie aujourd'hui la réalité des prestations fournies".

"Penelope Fillon a en fait bénéficié d'argent public dès le premier mandat parlementaire de son mari, grâce à des contrats d'études ou de missions commandées par celui-ci", lit-on dans l'article du site d'informations.

François Fillon a notamment été mis en examen le 14 mars pour détournement de fonds publics, complicité et recel d'abus de biens sociaux. L'enquête ouverte par le PNF a ensuite été élargie au chef de "trafic d'influence" et aux costumes sur mesure offerts à François Fillon par l'avocat franco-libanais Robert Bourgi. Penelope Fillon a été à son tour mise en examen le 28 mars, notamment pour complicité et recel de détournement de fonds publics. Outre les époux Fillon, a également été mis en examen pour détournement de fonds publics, dans cette affaire à tiroirs, l'ex-suppléant de l'ancien Premier ministre, Marc Joulaud, qui a employé Penelope Fillon de 2002 à 2007.

Les magistrats cherchent notamment à déterminer si Penelope Fillon a bien travaillé comme attachée parlementaire au service de son mari et de Marc Joulaud, et comme collaboratrice de La Revue des deux mondes, en contrepartie de rémunérations approchant au total près d'un million d'euros brut.

L'avocat de Fillon dénonce une "fuite à charge"

L'avocat de l'ex-Premier ministre et de son épouse, Antonin Levy, a confirmé à Reuters que le Parquet national financier (PNF) disposait de cette information depuis fin janvier et s'est étonné de ce qu'elle sorte maintenant. Ces éléments font partie de ceux qui ont été transmis par l'Assemblée nationale fin janvier mais, jusqu'ici, "personne n'a considéré qu'ils étaient dignes d'intérêt", a-t-il dit.

"La bonne question à se poser, c'est pourquoi le Parquet national financier qui, lui, savait depuis des semaines, n'en a pas parlé, et pourquoi cette information sort à 14 jours du premier tour", a ajouté l'avocat.

Me Levy a dénoncé une nouvelle "fuite à charge, qui démontre l'instrumentalisation de la procédure pour la transformer en feuilleton médiatique et influer sur la campagne électorale".

François Fillon est passé du statut de favori de la présidentielle après la primaire à droite, fin novembre, à celui de troisième homme, voire quatrième, donc éliminé du second tour. Il n'a eu de cesse de dénoncer les œuvres d'un "cabinet noir" dont le chef serait l'actuel président, François Hollande. Selon une enquête Kantar Sofres-Onepoint pour le Figaro, RTL et LCI, le candidat de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, le dépasse désormais d'un point avec 18% des intentions de vote, soit une hausse de six points en trois semaines.

(avec Reuters)