Plus fort que Hamon ? Valls propose un "revenu décent" jusqu'à 850 euros

Par latribune.fr  |   |  488  mots
Cette proposition n'est pas nouvelle pour l'ex-Premier ministre. Elle remonte à la fin octobre lorsqu'il était encore à Matignon : son projet de revenu universel garanti fusionnant les minima sociaux était destiné à assurer une "sécurité nouvelle face aux risques nouveaux de précarité".
N'hésitant pas à invoquer Mme Bettencourt pour appuyer son discours anti-oisiveté, l'ex-Premier ministre explique pourquoi il préfère la notion de "minimum décent" à celle de "revenu universel". Reste à trouver 30 milliards d'euros pour financer cette mesure.

Alors qu'hier soir sur France 2, la prestation du "troisième homme" de la primaire de gauche, Benoît Hamon, a été jugée convaincante, notamment sur l'instauration d'un revenu universel de 535 euros, Manuel Valls affine ce matin son idée d'un "minimum décent", qu'il situe entre "800 et 850 euros".

Donner plus, tout en s'affichant plus rigoureux

N'hésitant à invoquer l'image de Mme Bettencourt pour appuyer son discours anti-oisiveté, l'ex-Premier ministre explique pourquoi il préfère la notion de "minimum décent" à celle de "revenu universel :

"Après réflexion (...), je crois que l'idée d'un minimum décent est plus claire que la simplicité d'un revenu universel qui pourrait donner le sentiment que tout le monde va avoir un revenu, de Mme Bettencourt à celui qui est au chômage, sans travailler", a expliqué l'ancien Premier ministre au micro de RMC.

Il a précisé avoir "beaucoup parlé" de ce sujet avec l'ancien secrétaire général de la CFDT, François Chérèque.

En finir avec l'usine à gaz des aides de toutes sortes

Rappelant qu'il s'agissait de "la fusion de la dizaine de minima sociaux qui existent", il a précisé que cela consisterait en une "allocation attribuée à tous les adultes de plus de 18 ans (...), résidant sur le territoire national depuis au moins quatre ans et, bien sûr, sous seules conditions de ressources, parce que le lien avec le travail est indispensable".

"Ce minimum décent peut aller jusqu'à 800-850 euros (...) pour une personne seule en fonction des ressources, avec toujours le lien sur l'insertion, sur la formation", a-t-il indiqué.

30 milliards d'euros... à trouver

Pressé de questions notamment sur la situation particulière des étudiants ou l'éventualité d'avoir à effectuer des travaux pour la collectivité, Manuel Valls a différé sa réponse : "Je vais affiner ces propositions, je les présenterai au mois de janvier."

Évoquant un coût de 30 milliards d'euros pour cette proposition, il a précisé qu'il fallait encore "trouver les financements", et souhaité que cette allocation soit "davantage individualisée".

"Je veux faire confiance à l'individu. La République, j'aurais pu dire la gauche, c'est l'alliance entre le collectif et l'émancipation de chaque personne", a-t-il argumenté.

En finir aussi avec l'injustice, l'humiliation, la précarité

"Pourquoi je dis ça? Beaucoup de gens se disent: 'Moi je travaille, y'en a qui ne travaillent pas et qui gagnent plus que moi'. Ce sentiment existe. Et ceux qui touchent les minima sociaux ont parfois le sentiment de l'humiliation. Et surtout, personne n'y comprend rien ! Il y a ces 10 minimas sociaux qui existent, c'est une jungle", a-t-il observé.

Cette proposition n'est pas nouvelle pour l'ex-Premier ministre. Elle remonte à la fin octobre lorsqu'il était encore à Matignon : son projet de revenu universel garanti fusionnant les minima sociaux était destiné à assurer une "sécurité nouvelle face aux risques nouveaux de précarité".

(Avec AFP)

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