Présidentielle 2017 : la "vraie" campagne commence... sans "La Marseillaise"

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  558  mots
A compter du 10 avril, sous l'égide du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), la campagne électorale officielle débute avec l’obligation pour les télés et radios de respecter strictement l'égalité de temps de parole des candidats. Particularité de cette campagne, les drapeaux français et européen, ainsi que "La Marseillaise" ne pourront pas être incrustés dans les spots officiels des candidats...
A compter du lundi 10 avril, la campagne électorale commence officiellement sous le contrôle attentif du Conseil supérieur de l'audiovisuel. Les onze candidats doivent bénéficier du même "traitement" et des règles plus strictes qu'auparavant encadrent les spots de campagne des candidats qui ne pourront pas diffuser... "La Marseillaise".

A compter du lundi 10 avril, la campagne électorale pour la présidentielle va entrer dans sa dernière phase, « l'officielle». Une période où les règles relatives au temps de parole des candidats vont devenir drastiques. La stricte égalité entre les onze postulants devra être observée, sous l'œil attentif du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA).

Ceci signifie que les chaines TV et les stations de radio devront assurer le même temps de parole non seulement pour les candidats quel que soit leur poids politique, mais aussi pour leurs soutiens. En outre, les conditions de programmation (notamment les horaires de passages) devront être comparables.

La campagne officielle du premier tour prend fin le 21 avril à minuit

Ces règles visant à assurer l'égalité devront être respectées jusqu'au vendredi 21 avril minuit. Ensuite, le samedi 22 avril et le dimanche 23, jour du premier tour du scrutin, jusqu'à 20 heures, aucune candidat n'aura le droit de s'exprimer à la TV et à la radio, aucun sondage ne pourra être divulgué, et aucune activité électorale (meeting, déplacement, etc.) ne sera autorisée, selon l'article L49 du code électoral.

A noter que, cette année, le CSA oblige également télés et radios à donner leur décompte des temps de parole quotidiennement dans la semaine précédant les deux tours de scrutin des 23 avril et 7 mai. Ces relevés sont publiés sur le site du CSA.

Le CSA est en droit de mettre en demeure les médias qui ne respectent pas les règles et il peut infliger une sanction si l'avertissement n'est pas suivi d'effet. Les candidats à l'élection et leurs soutiens sont aussi en droit de saisir le CSA s'ils s'estiment lésés dans leur accès aux médias audiovisuels.

France 2 renonce à son débat du 20 avril

A cet égard, France 2 a finalement renoncé à organiser le 20 avril, soit une journée avant la fin de la campagne officielle pour le premier tour, un débat avec les onze candidats. Plusieurs ayant fait part de leur scepticisme sur le choix d'une telle date, tels Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron. France 2 va donc remplacer ce débat par une série de onze entretiens d'environ 15 minutes avec chacun des candidats, toujours le 20 avril. Cependant, la chaîne attend d'obtenir l'agrément de tous les candidats sur un tel format avant de définitivement programmer ce rendez-vous.

Plus de drapeaux et de "Marseillaise" dans les spots officiels

Particularité de cette campagne présidentielle, le CSA a revu les règles concernant la réalisation des fameux spots TV officiel, présentant les candidats et leurs programmes. Cette nouvelle réglementation a fait l'objet d'un document de 49 articles, envoyé à l'ensemble des candidats.

Selon le journal « L'Opinion » qui s'est procuré les règles, le CSA réglemente plus drastiquement qu'auparavant ces clips de campagne. Ainsi, il y a désormais une interdiction de "faire apparaître tout emblème national ou européen". Résultat, les emblèmes comme les drapeaux français ou européen ne sont plus autorisés. Et il n 'est plus question d'y entendre... « La Marseillaise », un grand classique pourtant.  Selon « l'Opinion », le CSA cherche ainsi à éviter que certaines campagnes ne "misent sur un nationalisme délirant », et que certains drapeaux puissent être "maltraités ou utilisés de manière négative."