Présidentielle 2017 : Manuel Valls va annoncer sa candidature lundi soir

Par latribune.fr  |   |  851  mots
Dans un communiqué, Matignon a annoncé une prise de parole du Premier ministre ce soir, dans son fief d'Evry. Selon un sondage Ifop, publié dimanche par le JDD, près de la moitié des sympathisants de gauche (45%) interrogés après le renoncement de François Hollande à un second mandat disent souhaiter que Manuel Valls soit le candidat du PS à l'élection présidentielle de 2017.

Article publié le 4 décembre à 11h57, mis à jour le 5 décembre à 9h27

Il aura fallu attendre moins de cinq jours. Manuel Valls annoncera sa candidature à la primaire de la gauche pour la présidentielle dès lundi, dans sa ville d'Evry (Essonne). "Manuel Valls, Premier ministre, s'exprimera ce lundi 5 décembre à 18H30 à l'Hôtel de Ville d'Evry", écrit Matignon dans un courriel aux rédactions. Dans la foulée, il annoncera son départ de Matignon. Manuel Valls ne devrait pas siéger sur le banc des ministres lors de la traditionnelle séance de questions au gouvernement mardi après-midi à l'Assemblée nationale. Selon le JDD daté du 4 décembre, le Premier ministre devrait avoir un entretien avec le président François Hollande dimanche.

Valls marque des points

A en croire un sondage Ifop pour le Journal du dimanche, près de la moitié des sympathisants de gauche (45%) interrogés après le renoncement de François Hollande à un second mandat disent souhaiter que Manuel Valls soit le candidat du PS à l'élection présidentielle de 2017. Ils n'étaient que 38% à le désigner parmi une liste de candidats avant l'annonce du président de la République jeudi.

La progression du Premier ministre se retrouve de la même manière chez les sympathisants du Parti socialiste, qui disent à 61% souhaiter qu'il soit le candidat désigné du PS après l'annonce du président, contre 54% auparavant. La partie du sondage effectuée avant l'annonce de François Hollande l'a été du 28 novembre au 1er décembre, et celle consécutive à son annonce les 2 et 3 décembre.

Le sondage a été réalisé en ligne auprès d'un échantillon de 2.006 personnes dont ont été extraits 678 sympathisants de gauche, et de 1.500 personnes dont ont été extraits 542 sympathisants de gauche.

Macron exclut toujours de ne pas participer à la primaire de la gauche

Pour Emmanuel Macron, la décision de François Hollande de ne pas briguer un second mandat ne rebat pas les cartes de la primaire de la gauche. Candidat à l'élection présidentielle, l'ancien ministre de l'Economie, fondateur du mouvement "En marche", exclut toujours de se participer à la primaire de la gauche, qui va, selon lui, "scénariser un déchirement autour du bilan du quinquennat".

L'appel de Cambadélis

Le Premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, l'a appelé samedi (ainsi que Jean-Luc Mélenchon) à participer à cette primaire de janvier prochain pour que la gauche lance un seul candidat dans la course à l'Elysée.

"Oui, la primaire c'est le moyen d'imposer l'unité, de faire en sorte que les familles séparées se retrouvent", a-t-il déclaré lors d'une convention à Paris de la Belle alliance populaire, organisatrice de la primaire censée désigner le représentant du PS et de petits partis affiliés pour l'élection présidentielle. "C'est le peuple qui doit désigner son candidat et non le candidat qui doit désigner son peuple."

Macron critique à l'égard de la primaire

Un point de vue que ne partage toujours pas Emmanuel Macron, toujours très critique à l'égard de la primaire, qui va selon lui "scénariser un déchirement autour du bilan du quinquennat".

"Le président a pris une décision très digne et courageuse, mais cela ne rebat absolument pas les cartes de la primaire", déclare Emmanuel Macron dans le JDD.

"Vont probablement s'opposer un futur ex-Premier ministre (Manuel Valls-NDLR) et des ministres qu'il a exclus du gouvernement parce qu'ils ne partageaient pas sa vision", ajoute-t-il. "Et on veut nous faire croire que la primaire leur permettrait demain, si l'un d'entre eux devenait président de la République, de gouverner ensemble pendant cinq ans? Soyons sérieux, cette primaire va juste scénariser un déchirement autour du bilan du quinquennat."

La primaire de la droite, un "succès en trompe-l'oeil

L'ancien ministre de François Hollande fustige également la primaire de la droite et du centre, qui vient de sacrer François Fillon.

"C'est un succès en trompe-l'oeil", dit-il.

 "Les progressistes de droite et du centre, tous ceux qui ont voté pour Nathalie Kosciusko-Morizet ou Alain Juppé, ne peuvent pas se retrouver dans le programme de François Fillon", ajoute-t-il. "François Fillon aura une majorité parlementaire hétérogène et aura du mal tout comme François Hollande avec ses frondeurs à mettre en oeuvre son programme."

"La primaire construit des compromis d'appareil mais ne permet pas d'installer une cohérence programmatique", conclut Emmanuel Macron.

L'ex-ministre de François Hollande est par ailleurs très critique du programme de François Fillon, avec lequel la droite est selon lui "en train de proposer un retour en arrière".

La droite "propose de faire les réformes économiques de la Grande-Bretagne des années 1980 et de revenir à la France d'avant Giscard d'un point de vue social", dit-il dans le JDD.

"Je pense ainsi que ce serait une grave erreur de dérembourser les petits soins. C'est injuste, inefficace en termes de santé, et les premières victimes en seront les classes moyennes et populaires."