Agriculture : la réponse de Bruxelles, "une forme de mépris" pour les éleveurs

Par latribune.fr  |   |  427  mots
"Les agriculteurs européens paient le prix de la politique internationale", selon le principal syndicat européen d'agriculteurs.
Les syndicats d'agriculteurs ont regretté que Bruxelles ne prenne pas plus de mesures en faveur des éleveurs, notamment concernant le prix du lait. Une position partagée par le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll.

Les 500 millions d'euros d'aide d'urgence proposés par la Commission européenne ne suffiront pas. Le président de la FNSEA, Xavier Beulin, a estimé lundi 7 septembre que l'annonce était une "forme de mépris" pour des agriculteurs qui attendaient, eux, des mesures plus fortes.

"Il n'y a eu aucune réponse aux revendications, notamment sur l'embargo russe, seulement quelques aides", a déclaré à l'AFP lors d'une conversation téléphonique  Xavier Beulin, présent à la manifestation des agriculteurs à Bruxelles, considérant que  les commissaires "ne sont plus dans la vraie vie".

On n'a "peu de précisions", sur cette annonce de la Commission qui a précédé le conseil des ministres de l'Agriculture, a indiqué le président de la FNSEA en soulignant "que l'essentiel devrait aller au lait, mais on en sait pas comment".

"Il est clair qu'un paquet d'aides de 500 millions d'euros est bien loin du compte pour indemniser les agriculteurs de la perte de leur principal marché à l'exportation, la Russie, qui vaut 5,5 milliards d'euros par an", a regretté dans un communiqué Pekka Pesonenle secrétaire-général du Copa-Cogeca, le principal syndicat européen d'agriculteurs.

"Les agriculteurs européens paient le prix de la politique internationale. Les prix sont inférieurs aux coûts de production dans de nombreux pays et le revenu des agriculteurs la moitié du niveau moyen", a-t-il ajouté.

Un manque de clarté pour Le Foll

Cette dernière position est partagée par le ministre de l'Agriculture français Stéphane Le Foll, qui comptait profiter de ce conseil non seulement pour demander un relèvement du prix d'intervention sur le marché du lait pour la poudre et le beurre, afin de soutenir les cours, ainsi que des mesures de stockage pour le porc. Or la Commission a écarté l'idée de relever le prix d'intervention et a mis l'accent sur l'aide au stockage privé.

"Après six heures de discussion, de tour de table, au bout du compte, ce qui est revenu de manière assez claire, c'est qu'on n'y voyait pas suffisamment clair, que la Commission devait préciser les choses et que pour qu'il y ait une décision politique, il faut un conseil" des ministres, a-t-il lancé, visiblement frustré, lors d'une conférence de presse à Bruxelles.

Une dizaine d'États membres se sont prononcés "clairement" en faveur du relèvement du prix, a-t-il ajouté. Les experts européens doivent se retrouver en fin de semaine pour continuer les discussions avant un nouveau conseil des ministres de l'Agriculture les 14 et 15 septembre à Luxembourg.

(avec AFP)