Brexit : le ministre anglais des Finances défend une transition de trois ans

Par latribune.fr  |   |  393  mots
Philip Hammond, ministre des Finances
Le ministre britannique des Finances, Philip Hammond, a défendu vendredi sa vision d'une période de transition de trois ans entre la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne et la mise en place d'une nouvelle "relation de long terme".

Les négociations du Brexit ont été entamées en juin sur trois questions clés : les droits futurs des citoyens européens installés au Royaume-Uni, le règlement financier du divorce, et la question de la frontière irlandaise.

Mais selon des sources diplomatiques européennes jeudi, elles pourraient bien prendre du retard faute de "clarté" du côté britannique, empêchant probablement le démarrage des discussions sur les futures relations commerciales prévu initialement en octobre.

Les Britanniques "ne souhaitent pas une rupture brutale du jour au lendemain. Il faut donc qu'il y ait une période pendant laquelle nous évoluerons progressivement de la situation actuelle à une nouvelle relation de long terme", a affirmé le ministre des Finances sur la radio BBC 4.

"Ce processus devra être terminé au moment des prochaines élections législatives (britanniques, ndlr) qui se tiendront en juin 2022. Cela représente donc une période maximale de trois ans" à partir de la concrétisation du Brexit, qui doit avoir lieu en mars 2019, a ajouté M. Hammond.

Au début de cette transition, les dispositions régissant les liens entre l'UE et le Royaume-Uni pourraient être "très similaires" à ce qu'elles sont actuellement. Elles devraient ensuite "progresser régulièrement" pour établir les normes de la relation future qui sera fondée sur "un nouveau traité".

Retour de l'enregistrement pour les citoyens de l'UE

Initialement, les biens pourront continuer à traverser la frontière entre l'UE et le Royaume-Uni "de manière comparable à ce qui se fait actuellement", espère le ministre. "Notre aspiration est de pouvoir continuer les échanges commerciaux".

Quant aux citoyens européens, ils "seront toujours autorisés" à se rendre outre-Manche mais devront "s'enregistrer auprès des autorités". "Ainsi nous saurons qui entre et qui quitte le territoire", a-t-il dit.

Les contrôles et d'éventuelles restrictions à l'immigration ne seront pas mises en place immédiatement après le Brexit, selon lui.

`"Ce n'est pas une question de choix politique mais une question matérielle, nous devons mettre en place de nombreuses infrastructures nouvelles", a-t-il prévenu.

La mise en place d'une telle période de transition n'a pas encore été débattue avec Bruxelles. Le ministre des Finances, qui défend une sortie en douceur de l'UE, estime qu'un traité ne pourra pas être conclu avant la date limite de mars 2019.

(avec l'AFP)