Brexit : un accord annoncé in extremis, mais déjà rejeté par le parti unioniste nord-irlandais

Par latribune.fr  |   |  532  mots
M. Juncker, qui avait appelé le Premier ministre britannique dans la matinée, a qualifié l'accord d'"équitable et équilibré". (Crédits : Reuters)
"Nous en avons un !", s'est félicité le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker sur son compte Twitter à propos de l'accord, qui devra encore être ratifié par les parlements britannique et européen. Le parti unioniste nord-irlandais DUP, allié clé des conservateurs, et le chef des travaillistes, principale formation d'opposition, ont rejeté jeudi cet accord.

Un accord sur le Brexit a été annoncé jeudi par Jean-Claude Juncker et le premier ministre britannique Boris Johnson, juste avant un sommet européen et à l'issue de longues journées de tractations épineuses.

"Nous en avons un !", a lancé le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker sur son compte Twitter, alors que Boris Johnson se vantait d'"un excellent nouvel accord".

M. Juncker, qui avait appelé le premier ministre britannique dans la matinée, a qualifié l'accord d'"équitable et équilibré". Il a recommandé aux dirigeants des 27, qui commençaient à arriver à Bruxelles pour le sommet, de donner leur feu vert. De son côté, Michel Barnier, négociateur en chef de l'UE, s'est félicité d'un accord "juste et raisonnable".

Le feu vert du Parlement britannique incertain

Dans la foulée de ces annonces, la livre a gagné 1% face au dollar, les milieux économiques redoutant les conséquences potentiellement dévastatrices d'un "no deal" le 31 octobre.

Lire aussi : Brexit: en cas de "No-Deal", 88% des importations britanniques seront libres de droits de douane

Cet accord devra encore être ratifié par les parlements britannique et européen. À ce propos, Emmanuel Macron s'est dit "raisonnablement confiant" sur une ratification au Parlement britannique.

Pour autant, le parti unioniste nord-irlandais DUP, allié clé des conservateurs, et le chef des travaillistes, principale formation d'opposition, ont rejeté jeudi l'accord de Brexit obtenu à Bruxelles, rendant son approbation au Parlement très incertaine.

Boris Johnson, qui veut coûte que coûte un divorce à la fin du mois, a appelé les députés britanniques à approuver cet accord lors d'une séance parlementaire exceptionnelle samedi.

La mission de Boris Johnson devant son parlement sera délicate, car il n'a plus de majorité, et devra donc compter sans le soutien du DUP.

Lire aussi : Brexit: accord possible avec Londres mais ça coince toujours avec la frontière nord-irlandaise

Questions sensibles

Les pourparlers entre Londres et Bruxelles ont porté sur plusieurs questions sensibles: la manière d'éviter le retour d'une frontière entre l'Irlande, membre de l'UE, et l'Irlande du Nord, partie du Royaume-Uni, afin de préserver la paix sur l'île tout en permettant des contrôles douaniers, le droit de regard accordé aux autorités nord-irlandaises sur l'accord de divorce ou encore la relation future.

Les derniers développements sur le Brexit avaient créé un flottement autour de l'organisation du sommet européen. Le déroulé de la réunion n'a été publié que jeudi matin.

Après le Brexit, les chefs d'État et de gouvernement doivent évoquer la situation en Turquie et revenir en particulier sur la réponse européenne à l'offensive d'Ankara contre les milices kurdes dans le nord-est de la Syrie. Ils aborderont également la question de l'élargissement de l'UE à la Macédoine du Nord et l'Albanie, avant de se lancer dans la question budgétaire vendredi.

(avec AFP)