Le gouvernement italien envisage de réviser son budget 2019 pour éviter des sanctions

Par latribune.fr  |   |  450  mots
D'abord inflexible quant à son budget 2019, Rome a révisé, ce lundi, sa position vis-à-vis de Bruxelles. (Crédits : Tony Gentile)
Rome a évoqué, ce lundi, une possible réduction de l'objectif de déficit 2019 par rapport à la prévision initiale du gouvernement de coalition retoquée depuis par la Commission européenne. Objectif : éviter une procédure disciplinaire de la part de Bruxelles.

Le gouvernement de coalition italien serait-il prêt à faire des concessions sur son budget 2019 ? Jusqu'ici inflexible, Rome s'est dit, ce lundi, ouvert à une baisse du niveau de déficit par rapport à ses prévisions initiales.

"Si, durant la négociation (avec Bruxelles), le déficit doit diminuer un peu, pour nous, cela n'est pas important", a déclaré ce lundi matin M. Di Maio, le leader du Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème), un des deux partis de la coalition au pouvoir à Rome avec la Ligue (extrême droite).

Néanmoins, "le sujet n'est pas les chiffres, mais les citoyens", a-t-il noté en réaffirmant l'importance de mettre en place un revenu de citoyenneté pour les plus démunis, de réformer la loi sur les retraites pour permettre un départ anticipé et d'indemniser les petits épargnants ayant été floués par la faillite de banques.

Des risques de sanctions pécuniaires

Cette annonce intervient alors que la Commission européenne a retoqué, le 23 octobre, le projet de budget italien pour l'an prochain qui prévoit officiellement un déficit à 2,4% du PIB, largement au-dessus des objectifs présentés par le précédent gouvernement qui était de 0,8% du PIB. Or, Rome, jusqu'ici, campait sur ses positions et refusait de revenir sur ses prévisions entamant de fait un bras de fer avec Bruxelles.

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Mais sans révision du budget 2019 le gouvernement italien s'expose à une procédure disciplinaire de la part de ses partenaires européens avec sanctions financières à la clef. En ouvrant la porte à une baisse du déficit, Rome cherche à s'éviter pareil déconvenue. Une réunion est prévue ce lundi soir sur le budget au palais Chigi en présence du chef du gouvernement Giuseppe Conte, du ministre de l'Economie Giovanni Tria et des deux vice-Premiers ministre, M. Di Maio et Matteo Salvini, le leader de la Ligue.

Le "spread" italien en recul

Le taux d'emprunt à 10 ans de l'Italie a enregistré une détente significative après les propos du vice-Premier ministre italien Luigi Di Maio se disant ouvert à un déficit moins élevé dans son projet de budget. Ainsi, le taux à deux ans recule de 30 points de base, pour retomber à 0,64%, un plus bas depuis la mi-septembre. Le taux à dix ans perd quant à lui 25 points de base, à 3,17%.

L'écart de rendement entre le BTP à dix ans et le Bund allemand de même échéance retombe ainsi à 281 points de base contre un pic à 336 vendredi. En Bourse, les banques italiennes gagnent toutes entre 4% et 5%, ce qui permet à la Bourse de Milan de grimper de près de 3%.

(Avec agences)